2017 : hausse prévue des taux d’intérêt, mais baisse des défaillances d’entreprises
Ainsi, entre 2008 et 2014, 37 520 entreprises du secteur de la construction ont fait défaut. Un nombre alarmant, puisqu’il représenterait un tiers des défaillances totales en France. A mettre en comparaison avec le nombre d’entreprises en France (plus de 3 millions !) là où le secteur de la construction, bien qu’important, ne représente qu’un peu plus de 400 000 sociétés.
Néanmoins, ces défaillances devraient être moins nombreuses en 2017 et dans les années à venir, du fait de la reprise du secteur, due en partie à la hausse des ventes des logements neufs, et des taux d’intérêt historiquement bas.
« La capacité d’achat des ménages n’a jamais été aussi élevée depuis 2003 », affirme ainsi la Coface. Toutefois, l’étude reste prudente car s'ils sont au plus bas, les taux d'interêt remontent. « La remontée des taux qui s'est enclenchée depuis le début de l'année, pourrait à terme contraindre les perspectives d'achat des ménages si elle se poursuit », affirme t-elle. Décembre 2016 avait sonné la tendance avant l'heure, avec une hausse de 1,34%.
Incertitude présidentielle
Cette prudence reste néanmoins tempérée par les nombreux signes positifs actuels : l’Etat a affirmé continuer à soutenir le secteur en 2017 avec le Prêt immobilier à taux zéro et l’avantage fiscal de la loi Pinel, consenti aux investissements locatifs. La confiance des ménages a également rebondie, après quelques années plutôt moribondes.Enfin, si les taux d’intérêt devraient augmenter, l’étude prédit qu’ils resteront encore relativement bas. « La BCE ne devrait pas augmenter ses taux directeurs d'ici la fin de l'année, malgré la remontée de l'inflation ».
L’étude pointait également les « incertitudes » causées par les élections présidentielles et législatives, affirmant qu’une victoire de Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon engendrerait une brusque montée des taux. Une hypothèse déjà écartée en ce qui concerne le candidat de la France Insoumise, non-qualifié pour le second tour. L’année reste néanmoins incertaine, étant donné le peu d’attention que les deux finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont eu sur le sujet, et la difficulté à prévoir quelles réformes seront mises en place.
Une reprise éphémère ?
Si elle est bien engagée, la reprise du secteur risque de rencontrer quelques obstacles. En premier lieu, les prix des logements. Ces derniers sont surévalués de 27%, et font de la France le 5ème pays le plus cher relativement à la moyenne des prix immobiliers sur le long terme selon l’OCDE. La dette des ménages français, si elle demeure modérée, continue de croître et représente aujourd’hui 56% du PIB. Ce qui pourrait, à long terme, représenter un problème.Selon Coface, « la remontée possible, au second semestre 2018, du taux de refinancement des banques auprès de la Banque centrale européenne pourrait contraindre rapidement la reprise ». Ainsi, l’assureur-crédit prédit une baisse des capacités d’achat d’un ménage au revenu moyen de 18m2 entre 2016 et 2018. Ce qui les ramènerait à leur niveau de 2012 (61,1 m2).
La reprise est là, c’est sûr. Mais elle risque bien d’être éphémère.
F.T (avec AFP)
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