« Quartiers Résilients » : les 25 premiers projets sélectionnés sont…
Annoncé par le ministre chargé du Logement et de la Ville Olivier Klein lors des journées de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) en septembre dernier, la démarche « Quartiers Résilients » continue de se développer.
Après des wébinaires en février sur le sujet, la liste des premiers projets sélectionnés a été révélée ce jeudi 27 avril, à l’occasion d’un déplacement d’Olivier Klein à Garges-Lès-Gonesse (95).
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Les QPV particulièrement touchés par les enjeux environnementaux
Si un premier programme renouvellement urbain a déjà permis à 600 quartiers d'être rénovés, et qu’un second en concerne 450, la démarche « Quartiers Résilients » intègre davantage le réchauffement climatique. « L’urgence environnementale croise souvent l’urgence sociale. La rénovation urbaine des quartiers populaires représente une formidable opportunité de mobiliser les 12 milliards d’euros de l’ANRU, qui doivent générer 50 milliards d’euros d’investissement, pour des quartiers plus durables, plus adaptables, plus équitables », expose le ministre délégué à la Ville et au Logement.
Selon les chiffres de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), les quartiers de ville prioritaires (QPV) enregistrent un taux de pauvreté trois fois plus élevé et un taux de chômage 2,5 plus fort que la moyenne métropolitaine. D’autant que nombre de ces quartiers sont en situation de désert médical et les maladies chroniques sont plus présentes, avec +6 points d’habitants de QPV touchés par l’asthme, comparé à l’ensemble des Français.
À cela s’ajoutent des nuisances environnementales, entre îlots de chaleur urbains, performance énergétique ainsi que pollution atmosphérique et sonore. D’après l’Institut Paris Région et l’Observatoire régional de santé francilien en 2016, 22 % de la population des QPV franciliens est concernée par un « point noir environnemental » contre 12 % hors QPV.
Une étude par l’Institut Harris en 2022 révèle également que 70 % des habitants de QPV ont été exposés à des températures trop élevées cet été (contre 56 % au niveau national) et 72 % appréhendent l’impact des hausses des prix de l’énergie sur leur capacité à se chauffer (contre 56 % à l’échelle nationale).
« Aux fragilités multiples qui caractérisent nos quartiers se superposent désormais des crises et des chocs nouveaux qui les rendent plus vulnérables. Nous avons la responsabilité collective de renforcer les capacités d’adaptation et de transition de ces territoires face aux crises de notre siècle : les quartiers de 2030 devront être plus résilients. Quartiers Résilients est une réponse partenariale forte pour une transformation de la ville plus ambitieuse et adaptée aux défis de notre temps. Nous nous réjouissons de son déploiement dans les territoires dès 2023 ! », défend Catherine Vautrin, présidente de l’ANRU.
Des financements et un accompagnement à l’ingénierie territoriale
Face à toutes ces observations, le gouvernement tend à déployer la démarche « Quartiers Résilients » sur trois piliers : le cadre de vie (sobriété, sortie des énergies fossiles, renaturation…), le développement local (circuit court, filières alimentaires…) et la cohésion sociale (accès aux soins, inclusion…).
Grâce notamment aux financements conjoints de l’ANRU (100 millions d’euros), d’Action Logement et du mouvement HLM par l’intermédiaire l’USH (10,8 milliards d’euros), de la Banque des Territoires de la Caisse des Dépôts (10 millions d’euros), du fonds chaleur de l’Ademe (50 millions d’euros par an) et et du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) (15 millions d’euros), le budget alloué au Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) est porté à 12 milliards d’euros.
12 milliards qui serviront entre autres à financer des travaux de rénovation et d’accompagnement en ingénierie territoriale de 50 futurs quartiers engagés dans la démarche. D’autres partenaires de l’ANRU (Agences de l’eau, l’Anah, le Cerema, l’ANCT, France Ville durable) apporteront leur expertise à la démarche.
« L’objectif de résilience sera par ailleurs mis à l’agenda de toutes les revues Programmation premier semestre 2023 des projets de renouvellement urbain locales. Pour ce faire, il est inscrit dans les lettres d’objectifs 2023 aux préfets de département, et l’ANRU mettra à disposition une grille d’analyse et une méthodologie de conduite des revues de projets pour permettre une lecture de la résilience des projets NPNRU, et identifier les marges d’amélioration et les suites à donner aux projets pour amplifier leur contribution à la résilience des quartiers », lit-on dans un communiqué du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
Les 25 premiers sites sélectionnés du programme « Quartiers Résilients »
Pour l’heure, 25 premiers sites ont été intégrés à la démarche « Quartiers Résilients » : Auvergne-Rhône-Alpes : (69) EPCI : Métropole de Lyon/ Commune(s) : Vénissieux Saint-Fons / QPV : Minguettes- Clochettes Bourgogne-Franche-Comté : (25) EPCI : CA Pays de Montbéliard Agglomération / Commune(s) : Montbéliard / QPV : Petite Hollande Bretagne : (56) EPCI : CA Lorient Agglomération / Commune(s) : Lorient / QPV : Bois du Château Centre Val-de-Loire : (37) EPCI : Tours Métropole Val de Loire / Commune(s) : Tours / QPV : Sanitas Grand Est :
Hauts-de-France :
Île-de-France :
Normandie :
Nouvelle-Aquitaine : (33) EPCI : Bordeaux Métropole / Commune(s) : Bordeaux, Cenon / QPV : Benauge - Henri Sellier - Léo Lagrange Occitanie :
Pays de la Loire : (44) EPCI : Nantes Métropole / Commune(s) : (Multisites) / QPV : (Multisites) Provence-Alpes-Côte d’Azur :
Outre-mer : (972) EPCI : CA du Centre de la Martinique / Commune(s) : Fort-de-France / QPV : Quartiers Ouest |
Virginie Kroun
Photo de Une : Twitter @OlivierKlein93