Marseille ambitionne de créer 27 000 nouveaux logements d’ici 2028
La ville de Marseille continue de faire parler d’elle. Un an après le lancement d’un plan de rénovation des 470 écoles marseillaises, la mairie a annoncé la création de 27 000 logements supplémentaires d’ici 2028, dans le cadre de l’adoption d’un programme local de l’habitat (PLH) métropolitain.
Cet effort permettrait la création de 4 500 nouveaux logements par an, dont 2 300 seraient « abordables ». Dans le détail, 1 500 seront construits en neuf et 800 créés grâce à la réhabilitation ou la restructuration du parc privé existant, a détaillé Mathilde Chaboche, adjointe au maire de Marseille en charge de l'urbanisme.
Cette dernière a souligné que la métropole de Marseille n’était jusqu’ici pas dotée d’un PLH, alors qu’elle aurait dû l’être depuis sa création en 2016. « Malheureusement, depuis des années, nous naviguons à vue sur cette question du logement, pourtant éminemment politique et stratégique », a-t-elle regretté. Ce PLH devrait être adopté fin 2022, et concerner les 92 communes de la métropole pour une durée de six ans.
Autre souci soulevé par l’adjointe au maire en charge de l’urbanisme : la mauvaise répartition de la construction à l’échelle de la métropole, appelant les petites communes alentours à participer à cet effort.
On assiste à une « inégale répartition de l'effort constructif à l'échelle du territoire », avec des « petites communes autour, très attachées à la préservation du cadre de vie de leurs habitants », qui ont contracté une « forme de dette symbolique et éthique vis-à-vis de Marseille », et dont la proximité leur garantit un dynamisme économique et culturel qu'elles n'auraient pas autrement, a estimé l’adjointe.
Et d’ajouter : « Nous sommes face à une véritable urgence de la question du logement dans ce territoire » marseillais, caractérisé à la fois « par sa pauvreté et par l'héritage d'un mal-développement au plan urbain, au plan de la fabrication du logement, et au plan de sa répartition », a-t-elle résumé.
40 000 logements insalubres et 100 000 passoires énergétiques
La deuxième ville de France enregistre en effet de tristes records en termes de logements insalubres, avec 40 000 logements considérés comme tel, et autant de personnes en attente d’attribution d’un logement social. Pour rappel, l’effondrement d’un immeuble de la rue d’Aubagne avait causé la mort de huit personnes en 2018. Outre ces logements insalubres, la ville dénombre également 100 000 passoires énergétiques à rénover.
« On a beaucoup de logements de mauvaise qualité », a abondé la maire-adjointe, Samia Ghali, précisant que dans certaines grosses copropriétés dégradées, avec des logements « squattés, indignes, voire insalubres », les gens vont préférer « aller vers le logement social alors qu'ils pourraient être dans le logement privé ».
C’est dans ce contexte que le maire, Benoît Payan, a annoncé en septembre dernier l’organisation d’États généraux du logement, qui se tiendront les 29 et 30 novembre prochains.
Claire Lemonnier
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