JO de Paris 2024 : où en sont les travaux ?
En ce mois de juillet, panorama des travaux des JO de Paris 2024 qui avancent, soulagés de ne finalement pas subir les pénuries jusqu'à fin d'année.
Marina olympique à Marseille : la première pierre posée
Face à la rade et les cinq anneaux symboliques, le lancement du chantier de la marina olympique, à Marseille (13), a été inauguré ce jeudi 7 juillet. Officieusement, les travaux de transformation du stade nautique Roucas-Blanc ont déjà été lancés. Le comité d’organisation de Paris de 2024 et les élus locaux ont toutefois posé la première pierre.
L’occasion pour Tony Estanguet, président des Jeux Olympiques Paris 2024, de s’exprimer serein face à l’avancée du projet. Projet qui comprend 7 000 m2 de construction, 17 000 m2 de réorganisation d'espaces extérieurs, et le réaménagement du plan d'eau. Cette dernière partie était déjà utilisée par plusieurs dizaines d'athlètes de l'équipe de France de voile, mais aussi des kayakistes.
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Une fois rénové, l’équipement de la ville méditerranéenne devrait accueillir 380 athlètes pour les épreuves de voile en 2024. Avant sa livraison en 2024, une épreuve test du nouveau complexe aquatique aura lieu en juillet 2023, donc dans un an, montre en main.
Au-delà de sa rapidité d’exécution, la transformation du stade nautique Roucas-Blanc se veut « durable », se dotant d’un centre nautique « préservant la biodiversité », assure Benoît Payan, maire de Marseille. La cité phocéenne été choisie en 2015 par le comité d'organisation des Jeux de Paris 2024, parmi six villes candidates pour accueillir une partie des épreuves olympiques.
Mais après la compétition, la future marina aquatique tend à se pérenniser, afin de permettre aux habitants de la ville de s'initier à la voile et de « retrouver ce qui leur appartient, la mer », souligne le Maire.
Feu vert à la piscine d'entraînement d'Aubervilliers
En parallèle, les travaux des JO 2024 avanceront à Paris cet été, bien que certains projets aient connu quelques loupés. C’est le cas de la piscine d’entraînement d’Aubervilliers (93), qui vient tout juste de sortir d’un bras de fer judiciaire. La cour administrative d'appel de Paris donnait ce jeudi 7 juillet son aval pour le projet de construction, suite à la proposition d’une nouvelle mouture.
« Deux permis modificatifs sont intervenus, qui ont profondément modifié le projet d'origine en supprimant d'abord le restaurant initialement prévu, puis les équipements qui devaient empiéter sur le périmètre des jardins ouvriers, en particulier la plage minérale, l'espace forme et bien-être et le solarium qui figuraient dans le premier projet », développe l’instance judiciaire dans un communiqué.
En effet, la nouvelle mouture a exclu la construction d’un solarium, vaste terrasse qui devait déborder sur les parcelles vivrières des Jardins des Vertus (4 000 m2 sur 2,5 hectares). Le chantier impliquait une bétonisation, non sans « conséquences difficilement réversibles » dans ce « noyau primaire de biodiversité », avait estimé le juge des référés en mars. Celui-ci avait exigé l’abandon immédiat de cette partie du projet.
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La Ville d’Aubervilliers a répondu à cette requête, tandis que deux grues, sur l’autre partie du site, ont été installées en juin, pour anticiper la reprise des travaux. Pour l’heure, le terrassement est en cours d'achèvement et le gros-oeuvre devrait débuter d'ici fin juillet. Le tout pour une livraison d’équipement en avril 2024, tout juste avant le début des Jeux, prévus du 26 juillet au 11 août 2024.
L’« Adidas Arena », le nom qui fâche
Mais si la fin des problèmes se profile du côté de la piscine d’Aubervilliers, les ennuis commencent pour l’ « Adidas Arena ». C’est le nom attribué ce vendredi par le Conseil de Paris à la future enceinte de 7 800 places qui accueillera les épreuves de badminton et de gymnastique pendant les JO de 2024.
Située à porte de La Chapelle (Paris, 18e) – où se déroulait en août dernier des travaux pour le CDG Express -, l’équipement tire son nom d’Adidas. Selon un contrat conclu avec la marque allemande, le bâtiment devra porter pendant cinq ans – période renouvelable de sept ans – le nom d’« Adidas Arena ». En échange de quoi, la marque versera 2,8 millions d'euros par an, dont 180 000 iront à des projets sportifs liés à ce quartier populaire du nord de Paris.
Des recettes donc, qui « permettront d'améliorer notre action publique au service des Parisiens en général, et des habitants du quartier », justifie l'élue socialiste de l'arrondissement, Maya Akkari.
La proposition de ce nom de Pierre Rabadan, adjoint (PS et apparentés) aux Sports et aux JO, a été adopté grâce à la vague d’abstention venue de la droite et du centre. Celles-ci représentaient 26 voix, face à 33 pour et 17 contre.
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La plupart des opposants venaient des communistes, qui regrettent que le futur équipement ne porte pas le nom d'Alice Milliat, une pionnière du sport féminin. En compensation, la Ville attribuera ce nom au parvis de l'Arena. « Aujourd'hui, plus un bout de terrain ne doit échapper au sceau d'une marque », déplorait Nicolas Bonnet-Oulaldj. Selon l’élu PCF, la Ville passe « à côté de l'Histoire » avec cette décision tout droit « sorti tout droit des pratiques du libéralisme ».
Virginie Kroun (avec AFP)
Photo de Une : Adobe Stock