(Vidéo) Vers plus de PVC recyclé chez Deceuninck
Né en 1937, Deceuninck a traversé plus de 80 ans d’évolutions économiques. En 2023, le fabricant de profilés en PVC ou composite enregistrait un chiffre d’affaires de 866,1 millions d’euros, en baisse de 11 % par rapport à 2022.
Son activité se porte essentiellement sur les ventes aux gammistes spécialisés dans les portes et fenêtres (91 %), contre une petite portion commercialisée auprès des fabricants de solutions de terrasses et façades.
La Turquie et l’Amérique du Nord représentent les deux principaux marchés, avec respectivement 280 millions et 180 millions d’euros de CA engrangés. Ils sont suivis par la France, qui concentre 21 % des ventes en Europe. « C’est le premier pays européen et le troisième pays mondial », parmi les clients importants de Deceuninck, indique son directeur commercial France, Olivier Dirringer.
Deceuninck mise sur les EnR…
Pour soutenir son développement, l’industriel a défini trois piliers : l’innovation, le design mais aussi l’économie circulaire. Ce dernier point semble essentiel pour le groupe, « parce que les sociétés qui ne se lancent pas là-dedans disparaîtront dans les années à venir. Nous n’avons pas le choix », affirme Thomas Eyermann, directeur général France de Deceuninck. Sa stratégie bas-carbone, dans le cadre du programme Science Based Targets, lui a permis de réduire de 19 % ses émissions absolues et de 15 % ses émissions indirectes, durant l’année 2023.
Les efforts de Deceuninck se sont en partie concentrés sur le photovoltaïque, avec 7 360 nouveaux panneaux solaires installés sur son site de Gits (Belgique), en 2023, pour un total de 10 140. Dans son pays natal, l’industriel belge compte 40 % de photovoltaïque dans sa production énergétique. Sur l’intégralité de son maillage territorial, le groupe estime à 20 000 le nombre de panneaux solaires dans son parc.
« Mais nous savons déjà que tous les toits ne sont pas disponibles et assez forts. Nous arrivons qu’à environ 20 % de la consommation locale avec les panneaux solaires. Donc nous achetons de l'électricité verte sur le marché pour arriver en Europe à 100 % », détaille Céline De Waele, directrice Développement durable de Deceuninck. Le groupe dévoilera en 2025 un plan pour optimiser sa logistique, notamment via les transports, afin d’accroître sa sobriété énergétique et carbone.
… et l’économie circulaire
Mais pour l’heure, la consommation d’électricité - notamment pour l’extrusion de ses profilés - pèse lourd dans le bilan carbone de Deceuninck. Les matériaux primaires, notamment le PVC, concentrent 85 % de ses émissions indirectes, comme nous le rappelle Mme De Waele. « Il faut savoir que pour chaque kilo de PVC recyclé qu'on utilise, nous économisons 2 kilos de CO2 », estime la directrice Développement durable du groupe.
D’où l’ouverture, en 2018, de son centre de recyclage sur son site de Dixmude, à vingt minutes de la ville d’Ypres (Belgique). Des millions d'euros d’investissements ont été versés dans cette structure. « Disons que les investissements ont fait passer la capacité de recyclage de 8 000 tonnes en 2017 à 40 000 tonnes en 2024 », résume Franky De Boevere, technicien en laboratoire.
Visite en images de l’usine de recyclage de Deceuninck, avec Thomas Eyermann. Le directeur général France du groupe nous en dit plus sur les ambitions bas carbone derrière cette structure, mais aussi les défis techniques que cela représente :
Dans le futur, Deceuninck veut réduire de 60 % ses émissions directes d’ici 2030, par rapport à 2021, et de 52 % ses émissions indirectes.
À ces enjeux de durabilité environnementale s’allient des enjeux de durabilité économique, quand on sait que le prix du PVC a flambé au sortir de la crise sanitaire, sur fond de pénuries. À l'heure où les ressources se raréfient, leur gestion est cruciale pour la survie d’un industriel, et Deceuninck ne fait pas exception.
Virginie Kroun
Photo de Une : V.K