"Les bâtiments construits dans les années 80 étaient devenus trop petits pour élaborer notre vin dans les règles de l'art et ce chantier a été une incroyable opportunité de mettre en application toutes nos idées, explique Stephen Carrier. Nous avons placé les cuves au cœur de notre projet et construit tout autour en béton avec pour principe le transport du vin par gravité jusqu'à la mise en barriques. Nous en avons aussi profité pour repenser totalement l'accueil de nos visiteurs en intégrant une démarche pédagogique pour les visites et en soignant l'esthétique de tous les espaces d'élaboration et de réception."
❑ Inox, bois et béton : le trio magique pour le vin
"Il faut mettre le vin dans de très bonnes conditions, si on veut en tirer toute sa quintessence, continue Stephen Carrier. Nous travaillons en majorité avec du Cabernet Sauvignon et du Merlot et nous avons fait le choix de construire avec les 3 meilleurs matériaux pour l'élaboration de notre vin :
- • L'inox des cuves fermés pour sa neutralité chimique,
- • Le bois des cuves ouvertes et des barriques d'élevage afin de développer l'expression aromatique,
- • Le béton des cuves et de la structure des bâtiments pour leur excellente inertie thermique.
Les murs et les planchers en béton apportent une meilleure chaleur et permettent de diminuer les consommations d'énergie nécessaire à son élaboration. Les solutions KP1 ont, de plus, une forte légitimité économique par leur rapidité de mise en œuvre."
❑ Le choix du précontraint
Les bâtiments existants, une fois désamiantés et déconstruits, à l'exception d'une partie de l'aile gauche abritant l'accueil et les bureaux, le terrain a été creusé sur une profondeur de 8 m.
Les nouveaux bâtiments bénéficient de systèmes constructifs en béton précontraint KP1 avec :
- • En sous-sol pour le chaix à barriques : des prémurs pour les murs périphériques, à l'exception de ceux circulaires de la salle centrale en béton banché.
- • En rez-de-chaussée, pour le cuvier : des prémurs en pignon afin de créer des voiles de 7 m de haut recevant la charpente, puis un remplissage en briques monomurs.
- • Et pour tous les planchers, une solution poutres et prédalles.
❑ Une phase de préparation très précise pour garantir la productivité
"Le challenge était de prouver à Spie Batignolles l'intérêt d'une solution totalement en précontraint face au coulé en place, se rappelle Sébastien Baillot, chargé d'affaires KP1. Nous avons étudié à fond la méthode en raisonnant sans étais pour tous les planchers et chiffré précisément les gains en temps de pose et de grutage. La phase préparation a été longue et complexe compte tenu du nombre très important de réservations dans les éléments. En global, nous avons livrés 3000 m2 de prémurs ,700 ml de poutres et 2000 m2 de prédalles. Et comme, le coût de fournitures supérieur était compensé par la forte réduction des ratios de pose, notre enjeu était de bien caler et respecter les livraisons pour éviter que la productivité s'écroule. Le chantier ne bénéficiant que d'une seule grue, mon seul regret est d'avoir dû diviser par deux la taille des prémurs posés en portée de flèche, compte tenu de la charge acceptable."
Pour Didier Baeza, Maître Compagnon Principal chez Spie Batignolles, le choix des prémurs était de loin la meilleure solution. "Nous devions réaliser un chaix enterré en hivers et l'utilisation de prémurs extérieurs a déjà limité le terrassement. De plus, les réservations sont au bon endroit, les arases parfaites et le rendu qualitatif des parois très supérieurs. Enfin, la hauteur sous plancher de 3,70 m permettait de les poser sans les retourner ce qui nous a permis de tenir des cadences plus élevés. Nous posions un jour les prémurs, le lendemain les poutres et les poteaux clavetés sur place et le 3ème jour les prédalles. D'une semaine sur l'autre, le propriétaire voyait ainsi son chantier évoluer de façon spectaculaire"
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