La transformation numérique touche aussi le bâtiment. Impulsé à Singapour, le Building Information Modeling (BIM) se déploie désormais partout dans le monde. Le principe : concevoir le projet de construction sur un logiciel partagé auquel tous les acteurs impliqués ont accès et contribuent en temps réel. « Auparavant, chacun travaillait souvent dans son coin, résume Christian Sabrié, responsable des formations au sein du cabinet SmartUse, spécialisé dans le BIM, et consultant-formateur pour AFNOR Compétences. Désormais, les parties prenantes peuvent intervenir à tout moment, notamment dans la phase d'élaboration des plans, et les allers retours sont constants. »
Cette méthode n'est pas obligatoire, mais elle est de plus en plus souvent réclamée en commande publique et beaucoup d'acteurs la considèrent déjà incontournable : elle permet de réduire significativement les coûts, critère essentiel dans les appels d'offres. Les malfaçons, qui pèsent 10 milliards d'euros annuels, sont plus facilement identifiables avec le BIM. Un croisement de tuyauterie ou une fenêtre mal positionnée peuvent être rapidement repérés et corrigés. Un vrai gain de temps et d'argent dans la phase de construction.
Mais aussi lors de l'exploitation-maintenance ! Dès les prémices du projet, le BIM intègre aussi les futurs exploitants. Ils peuvent ainsi remarquer des complications qui risquent de se produire une fois le bâtiment en service, comme le mauvais emplacement d'une vanne. Positionnée au-dessus d'un futur bureau, la moindre intervention se transformera en casse-tête, alors qu'au-dessus d'un couloir les travaux seront plus simples à organiser, avec moins de dérangement pour les utilisateurs.

Des formations qui couvrent tous les besoins

Pour s'approprier les fondamentaux du BIM, des formations dédiées sont proposées aux différents acteurs. AFNOR Compétences et son partenaire SmartUse vous en proposent quatre. Deux d'entre elles se déroulent sur une seule journée pour découvrir les principes et les enjeux de cette nouvelle méthode . « Les deux autres sont des formations certifiantes réparties sur six journées. L'une est consacrée à la conception-construction, l'autre à l'exploitation et la gestion de patrimoine, détaille Christian Sabrié. C'est important de s'y former, afin d'émerger et de se rendre crédible en ces temps de BIM-washing : beaucoup d'acteurs assurent en maîtriser les principes, mais la réalité est moins reluisante. Obtenir une certification donne un vrai gage de qualité et un avantage concurrentiel lors d'appels d'offres. »
Architectes, ingénieurs, bureaux d'étude, responsables de chantier mais aussi dessinateurs projeteurs ou assureurs suivent déjà ces programmes. L'approche par une méthode globale de BIM plutôt que par un logiciel en particulier séduit les participants. Tout comme la création d'une véritable communauté, où chacun s'enrichit des expériences des autres, via des échanges qui se poursuivent bien après la formation. Et si le prochain, c'était vous ?