« Nous sommes vraiment sur toute la chaîne de vie d’un projet immobilier » (PlanRadar)
Quelles solutions apporte PlanRadar et à qui s'adressent-elles ?
Matthieu Walckenaer : PlanRadar est une solution digitale collaborative, qui permet de piloter des projets de construction et immobiliers. C’est une application à la fois web et mobile, avec l’avantage d’avoir une version sur iOS, Android ou Windows. L’idée est de pouvoir communiquer sur le projet en invitant tous les intervenants sur la plateforme. Il y a donc plusieurs tâches, via lesquelles on peut partager des vidéos, photos, documents, mémos vocaux ainsi que des informations adaptées au projet. On peut même éditer des comptes-rendus si besoin, et surtout s’assurer de l’état d’avancement du projet.
Parmi les 11 000 clients de PlanRadar, vous avez aussi bien de la maîtrise d’ouvrage, de la maîtrise d’œuvre, que de l’exploitation. Nous sommes vraiment sur toute la chaîne de vie d’un projet immobilier. Mais nous avons à cœur de cibler les TPE et PME, car on sait que le marché est composé à 99 % d’entreprises de moins de 30 salariés et souvent en retard de digitalisation. Sachant que l’on n’oublie pas les gros qui sont très importants, car ils font souvent travailler des petites entreprises.
Comment PlanRadar se démarque-t-elle des autres solutions de digitalisation des projets de construction ?
Matthieu Walckenaer : On a mis à disposition beaucoup de fonctionnalités et surtout on n’a pas d’offre tiroir. A partir de l’offre "pro" classique, le client a accès à l’ensemble des fonctionnalités. D’après une étude auprès de nos clients, la vraie force de PlanRadar c’est sa capacité de prise en main par les équipes. Il y a également cet aspect paramétrable, personnalisable, selon les activités et besoins.
Qu'apporte la digitalisation selon vous, notamment depuis la crise liée au Covid-19 ?
Matthieu Walckenaer : Avant la crise, l’idée de digitaliser permettait déjà d’optimiser le temps de nos clients. Comme on est un outil collaboratif en temps réel, ils ont la capacité d’être informés sur l’évolution des différentes tâches sur le projet. La situation sanitaire est venue renforcer cet argument, car aujourd’hui on a 36 % des entreprises de construction qui ont pu poursuivre leurs projets malgré les confinements et la difficulté de se rencontrer physiquement. Avant, pour valider une tâche, les équipes avaient soit besoin d'appeler quelqu’un sur le terrain, soit se rendre sur place pour vérifier. Avec PlanRadar ils peuvent valider à distance une grande partie de ces tâches et déterminer les urgences plus complexes à traiter sur le terrain.
Dans une tribune publiée sur notre site, vous évoquiez le rôle des pouvoirs publics pour la digitalisation du BTP. Sur quels points peuvent-ils intervenir selon vous ?
Matthieu Walckenaer : L’aide au financement, quand il est possible, me semble important pour nos entreprises clientes, qui sont très riches du point de vue expérience et humain. Cependant, elles n’ont pas toujours le temps de mettre en place ce genre de solutions. Fournir des aides pour financer ces équipements et des formations dédiées les inciterait à les adopter.
Ce serait bénéfique à l’État, à l’entreprise, mais surtout à l’emploi, parce qu’on remarque chez nos clients que le digital donne une image plus jeune de la société et séduit de jeunes talents. Certains sont attirés par le BTP mais sont nés avec un appareil digital dans les mains et ne comprennent pourquoi ce dernier ne les accompagne pas sur le terrain.
Quels sont les atouts de PlanRadar sur le plan environnemental ?
Matthieu Walckenaer : Dans la future Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), certaines informations devront être normalisées et mises à disposition d’un projet de construction, notamment tout ce qui est matériel utilisé sur le terrain. On a entre autres les fiches de données environnementales et sanitaires (FDES), qui définissent la consommation énergétique d’un produit employé sur le bâtiment (lavabo, fenêtre, isolant…). Avec PlanRadar, on peut les répertorier et s’en servir.
Concernant la gestion des déchets, il est possible de suivre le nombre de déchets produits sur un chantier. On peut également faire un inventaire de tous les matériaux récupérés dans la phase de démolition ou à la fin des projets, pour les fournir à revendeur matériel de seconde main et optimiser l’économie circulaire. Il y a aussi la possibilité de faire un relevé de consommation sur des projets, afin de connaître le volume d’eau et d’électricité consommé chaque jour, voire chaque semaine.
Quels sont vos projets et ambitions ?
Matthieu Walckenaer : Depuis notre levée de fond de 30 millions d'euros en mars 2020, l’objectif des fondateurs a été de développer des présences locales en Europe, la France étant l'un des pays les plus importants. On a donc mis en place une équipe de dix personnes en France, pour aborder le marché français, même francophone. Des bureaux se sont ouverts en Hollande, Italie, Espagne, Pologne, Russie, etc. PlanRadar est d'ailleurs disponible en 20 langues pour s’adapter au maximum d’équipes. Notre objectif est de doubler le nombre d’effectifs en France en recrutant des commerciaux, surtout que notre croissance globale a été de 100 % en 2020.
Nous tenons à évoluer en tant qu’acteur de la digitalisation du BTP au niveau européen, voire mondial, à travers des solutions de plus en plus efficaces. Depuis toujours, des comités de pilotages mensuels s’organisent entre la R&D et nos équipes commerciales. Ces derniers remontent les besoins notés auprès des utilisateurs et décident du futur développement des solutions, à travers des mises à jour très régulières des fonctionnalités.
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de une : Plan Radar