Le logiciel de gestion de chantiers Procore arrive en France
En quoi consiste le logiciel Procore et à qui s’adresse-t-il ?
Laurence Caron : Nous sommes éditeur de logiciels pour permettre au secteur de la construction de collaborer au sein d’une plateforme dédiée. On s’adresse au secteur du BTP. Nous sommes sur une cible assez classique, à la fois les maîtres d’œuvre, les entreprises générales, et les entrepreneurs spécialisés. En termes de segmentation, on va s’adresser aussi bien aux TPE-PME qu’aux majors. On a pour ambition de digitaliser ce secteur qui est encore très papier, manuel, et qui manque de collaboration, en mettant à disposition un outil pour permettre de mieux communiquer et de mieux construire.
Comptez-vous davantage de petites entreprises ou de majors du BTP ?
L.C : Tout dépend des pays que l’on va prendre en considération. Si on prend la France, par rapport aux études que l’on a menées, on a vraiment 50 / 50, aussi bien pour les PME que les majors.
Comment fonctionne l’abonnement ?
L.C : On a fait en sorte de proposer un modèle qui soit adapté au monde de la construction, donc on va facturer notre logiciel à l’usage, c’est à dire en fonction des modules qui sont utilisés dans la plateforme.
Quels sont vos chiffres-clefs à l’international ?
L.C : On a 12 000 clients, ce qui représente environ 1,6 millions d’utilisateurs dans le monde. On est présents dans 150 pays grâce à nos clients, mais avec 16 bureaux Procore, et on dessert un peu plus d’un million de projets par an : des hôpitaux, des écoles, des stades, du résidentiel, des commerces…
Pourquoi ce lancement en France ?
L.C : On est entrés en bourse l’année dernière au mois de mai, et cela a été un véritable déclencheur. Cela nous a permis de mettre en avant un objectif qui est de devenir internationaux, avec une entrée sur le marché anglais il y a trois ans et demi. L’objectif est aujourd’hui d’entrer sur le marché européen à partir de l’Angleterre. Le focus numéro 1 est la France, et le suivant sera l’Allemagne à partir de Munich. En France, notre objectif est d’avoir un nombre de clients à deux chiffres pour 2022.
Au niveau des fonctionnalités, qu’est-ce qui vous démarque de vos concurrents ?
L.C : Ce qui va vraiment nous différencier, c’est la capacité à centraliser au sein d’une même plateforme un grand nombre de données. De pouvoir utiliser ces informations pour renforcer la communication et la collaboration.
Le logiciel permet d’avoir une information toujours claire, et du coup de donner au-delà de la prédictibilité, de la visibilité au décisionnaire, de pouvoir anticiper un retard sur un projet, et la partie qualité et sécurité.
S’il y a une tâche à livrer en 5 jours, et qu’il y a un jour où il pleut, on peut imaginer que les personnes sur le chantier vont devoir faire en 4 jours ce qu’elles auraient pu faire en 5 jours. On va évaluer la mise à risque des personnels, c’est quelque chose de très important en termes de décision et de visibilité.
Quels sont vos prochains projets et évènements ?
L.C : Le 22 mars prochain, je co-anime avec la société Pomerleau - un client franco-canadien - un webinaire autour de la projection à 5 ans et de problématiques que l’on rencontre actuellement dans la construction, avec la pandémie, la digitalisation, les problématiques autour du manque de main d’œuvre qualifiée par exemple, et l’adoption de nouvelles technologies.
On a un deuxième événement clef qui a lieu les 5 et 6 avril prochain, qui est notre participation à notre premier salon en France, le BIM World, où j’aurai le plaisir de recevoir de recevoir sur scène le directeur général France de Ferrovial, un groupe espagnol qui a démarré la collaboration avec Procore il y a déjà deux ans, et qui vient de remporter un contrat sur une partie du Grand Paris.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Laurence Caron