Des tuiles à l’ITE : les innovations de Rairies Montrieux à Batimat
« Batimat, ça a été l’occasion pour nous de présenter toutes nos nouveautés, mais aussi notre nouveau catalogue, sorti très récemment », nous confie Mégane Barret, responsable marketing et communication de Rairies Montrieux.
Révélées à l’été 2022 et déjà sur le marché, les innovations comprennent de nouvelles textures, comme les tuiles « Écorce » ou « Grenailler », offrant un effet plus naturel aux façades qu’elles parent. « Pour les architectes, cela apporte un choix supplémentaire », commente Mégane Barret.
Les couleurs fourmillent également sur le stand, avec l’« Émail cristallin » vert d’eau, mais également des plaquettes pastel. « Ce sont de couleurs que vous allez retrouver pour un certain évènement sportif en 2024 », affirme fièrement Mégane Barret. Au-delà des teintes, les tuiles de Rairies Montrieux regorgent d’une diversité de formes : convexes, concaves, hirondelles…
L’esthétique est riche, tandis que le bilan carbone tend vers zéro. Mégane Barret évoque notamment le travail d’un architecte, qui, pour un bâtiment neuf, « a pris des plaquettes de réemploi, qui sont sortis et ne sont pas forcément de la bonne couleur, et qui devaient retourner au broyeur ».
Trois systèmes d’isolation par l’extérieur
En plus d’innover dans la tuile en terre cuite, Rairies Montrieux intègre ces dernières dans trois systèmes d’isolation thermiques par l’extérieur (ITE). La première se compose d’une structure primaire - essentiellement béton bois -, couvert d’un chevronnage secondaire - soit bois, soit aluminium. Le tout recouvert d’une plaque de fibre ciment, où l’on peut poser des plaquettes.
« On a une lame d’air - ce qu’on appelle un bardage ventilé - et la ventilation de façade permet au matériau de bien respirer et donc qu’il n’y ait pas de problèmes d’humidité résiduelle (…) et aussi de l’échauffement, donc on peut utiliser tout type de couleur. Sur les systèmes ITE classique où tout est collé, on est limité en termes de teintes », nous explique Olivier Laval, directeur technique chez Rairies Montrieux.
Problème : ce type de système nécessite une main d’oeuvre conséquente et des coûts élevés. D’où l’existence d’un autre système, l'Acrobric, constitué de panneaux de laine de roche, que l’on fixe sur un revêtement béton ou parpaing, puis qu’on recouvre de tuiles.
« Par contre ce sont des systèmes qui sont sous avis technique chez différents fabricants et donc chaque fabricant et chaque avis technique a ses limitations. Et les cinq limitations les plus connues c’est la zone sismique, la hauteur du bâtiment, le type de plaquette, le type d’isolant et la résistance au vent », détaille Olivier Laval.
Le troisième système ITE de Rairies Montrieux n’a pas ce problème, car sa fabrication consiste à mouler des plaquettes sur du polyuréthane. « L’avantage de fixer directement, c’est qu'il n'y a pas de colle. On vient fixer par vissage, soit directement à travers l’isolant, jusqu’à l’ossature primaire, soit sous ce système-là de bardage secondaire », explique le directeur technique de Rairies Montrieux.
Mix énergétique dans la production de Rairies Montrieux
De plus, l’ITE et l’isolation font partie des travaux de rénovation encouragés pour les logements, fortement touchés par des obligations climatique et énergétique, rehaussées par les hausses de prix. Mais qu’en est-il de l’impact carbone sur sa production ?
Comme le rappelle Olivier Laval, les FDES statuent une durée de vie de 100 ans pour les tuiles de Rairies Montrieux. En outre : « La filière terre cuite s’est donnée pour objectif en 2050 de réduire de 80 % ses émissions de CO2. Ça a été assez brutal ces deux-trois dernières années. Chez Rairies, on utilise trois types d’énergies : le bois, l’électricité et le gaz », nous explique-t-il.
Un mix énergétique que le fabricant tend à déployer, notamment au travers d'un projet de captation du CO2 dans les fours à bois, des investissements dans les panneaux solaires, ou encore le recours au biométhane.
De la réalité virtuelle pour explorer l’usine de Rairies Montrieux
Sur son stand à Batimat, Rairies Montrieux offrait aux visiteurs une expérience immersive : un casque de réalité virtuelle (VR). Équipé de cette technologie, on peut se téléporter de l’usine du fabricant à côté d’Angers au showroom parisien. Un outil, dévéloppé par l'entreprise de VR Inersio pour France Immersive, qui permet aux clients - notamment les donneurs d’ordre et architectes - de découvrir les procédés de fabrication et de fonctionnement de la marque de tuiles. De plus, à travers un QR Code fourni par ses clients, un artisan peut entreprendre cette visite virtuelle, depuis un téléphone portable ou une tablette. Un outil utile pour la vente de solutions en France, mais aussi à l’international, alors que Rairies Montrieux se tourne vers l’export, notamment au Portugal et au Danemark. |
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : V. K