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Marchés publics: peine confirmée en appel pour Roussin, le bouc émissaire

Publié le 28 février 2007

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La cour d'appel de Paris a condamné mardi Michel Roussin, ex-bras droit de Jacques Chirac à la mairie de Paris, à quatre ans de prison avec sursis dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France, un dossier de financement politique illégal dont il s'estime le "bouc émissaire".M. Roussin a été reconnu coupable de complicité de corruption active et passive.
Dans ce qui avait été un des principaux scandales politico-financiers des années 1990, Louise-Yvonne Casetta, ancienne adjointe des trésoriers du RPR, prédécesseur de l'UMP, a été condamnée, elle, à deux ans avec sursis, une peine légèrement aggravée par rapport aux 20 mois dont elle avait écopé en première instance en 2005. La cour d'appel a globalement infligé les peines qui avaient été demandées par l'avocat général à l'automne après quatre semaines de débats. Elle a néanmoins alourdi les amendes - 80.000 euros pour M. Roussin, 30.000 euros pour Mme Casetta - et assorti la condamnation d'une interdiction du droit de vote et de l'éligibilité de quatre ans pour le premier, trois ans pour la seconde.

Les avocats des deux prévenus vedettes ont annoncé leur intention de poursuivre le "combat" pour prouver leur innocence. "Nous continuerons à nous battre pour qu'enfin la vérité éclate, nous allons formaliser un pourvoi" en cassation, a dit Me Pierre Haïk, défenseur de Michel Roussin, 67 ans aujourd'hui. Sans mettre en cause directement Jacques Chirac, dont il fut le directeur de cabinet à la mairie de Paris entre 1988 et 1993, M. Roussin, ancien ministre, a répété qu'il faisait office de "bouc émissaire" dans l'affaire, dénonçant une "hypocrisie générale".

"Une affaire de financement de partis politiques où depuis le début nous n'avons pas vu les représentants des partis, si ça ce n'est pas l'hypocrisie générale alors il faudra m'expliquer ce que c'est !", a renchéri Me Haïk devant les journalistes. Evoquant le calendrier électoral - "il fallait boucler ces affaires sensibles avant des échéances indispensables" - l'avocat s'est dit "déçu mais pas surpris" par la confirmation de la peine infligée à son client en première instance. Onze prévenus au total avaient contesté leur condamnation initiale par le tribunal correctionnel, en octobre 2005. Ils avaient été rejugés en octobre-novembre 2006.

Mardi, un seul d'entre eux a été condamné à de la prison ferme, l'ex-conseiller régional écologiste François Donzel, dont la peine de trois ans de prison dont deux avec sursis a été confirmée. Les autres, pour la plupart des cadres et dirigeants du BTP, ont écopé de sursis, entre 10 et 36 mois selon les cas. Il n'y a eu aucune relaxe. D'après l'accusation, qui voyait en Roussin, homme de confiance de Jacques Chirac, un pilier du système, un "pacte de corruption" liait dans les années 1990 des entreprises du BTP aux principaux partis politiques. Les firmes qui se voyaient attribuer des marchés dans les lycées d'Ile-de-France devaient reverser un total de 2% du montant des contrats au PS et à deux partis de droite, le RPR et le Parti républicain, aujourd'hui fondus dans l'UMP.

Mme Casetta, 64 ans, reconnue coupable de complicité et recel de corruption, a dénoncé une "justice à deux vitesses", épargnant selon elle "les politiques qui ont bénéficié" du système. "Je ne sais pas sauter de haies, c'est dommage, j'aurais pu être graciée", a-t-elle ironisé, dans une allusion au champion olympique et élu chiraquien Guy Drut, condamné en première instance dans la même affaire, avant d'être gracié par le président de la République.

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