Effondrement de deux immeubles à Lille : Olivier Klein annonce une « mission d’étude »
Samedi 12 novembre, un immeuble situé au 44 rue Pierre Mauroy à Lille s’effondrait vers 9h15, entraînant dans sa chute celle de l’immeuble mitoyen, situé au numéro 42.
La nuit précédant cette catastrophe, le numéro 44 avait été évacué, grâce au signalement d’un jeune homme, qui, en rentrant vers 3 heures du matin, avait constaté que le mur de l’immeuble était gondolé et que la porte peinait à se refermer. Ayant entendu des gravats tomber, l’étudiant de 22 ans avait alors pris l’initiative d’appeler les pompiers.
À la suite d’un arrêté de péril, les habitants du numéro 44 avaient été évacués durant la nuit, ainsi que certains immeubles avoisinants, par précaution. Mais tel n’était pas le cas pour le numéro 42, qui avait été signalé comme vide par un riverain, mais où un corps sans vie a été découvert sous les décombres quelques heures après l’effondrement. Il s’agirait d’un médecin de 45 ans, qui aurait été hébergé pour la nuit.
Avant l’effondrement, l’ouverture d’un mur dans le hall d’entrée du numéro 44 avait été constatée, et un filet de protection avait été posé sur une partie de la façade, dont un morceau était déjà tombé quelques mois auparavant.
Selon Jean-Yves Méreau, président de Renaissance du Lille ancien et spécialiste du patrimoine et de l’urbanisme lillois, il s’agissait d’un immeuble datant du XVIIIème siècle, qui avait été restauré, et qui faisait l’objet d’un ravalement et d’un changement de fenêtres, expliquant la présence d’un échafaudage lors du drame. Le spécialiste en a par ailleurs profité pour alerter sur la « manie de supprimer des murs porteurs », qui mettrait en péril certains immeubles lillois.
Une enquête ouverte
À la suite de cette catastrophe, le parquet de Lille a indiqué avoir ouvert une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui », « homicide involontaire », et demandé une « expertise judiciaire ». « De multiples investigations (expertises judiciaires de l'immeuble, investigations médico-légales, audition de témoins...) sont en cours », a assuré le parquet.
En déplacement à Lille ce lundi, le ministre délégué au Logement Olivier Klein a précisé qu’il n’y avait pas eu « d’alerte particulière », avant, et que l’immeuble n’était pas « frappé d’insalubrité ». « On n'est pas dans une zone d'habitat insalubre connue et reconnue comme on peut le connaître ailleurs », a-t-il insisté, saluant à Lille « des inspecteurs de salubrité extrêmement compétents ».
…et une mission d’étude lancée
Le ministre a également annoncé le lancement d’une « mission d’étude », qui serait « probablement confiée au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) », pour mieux comprendre les causes de ces effondrements et éviter que ce type de drame ne se reproduise.
« Avec la maire de Lille et le préfet, nous souhaitons avoir en plus des expertises judiciaires un travail de fond et nous allons confier une mission d'étude pour essayer d'approfondir les causes et surtout être sûrs que ce type d'accident ne peut pas se reproduire ici ou ailleurs », a-t-il déclaré.
« Pour l'instant, nous n'avons aucune raison de penser qu'il y a des difficultés » pour d'autres immeubles de la rue, a par ailleurs rassuré Martine Aubry, la maire de Lille. Cette dernière a précisé que quatre immeubles avoisinants n’étaient pas habités, et que seuls trois personnes résidant au numéro 38 avaient été évacuées. Le dimanche, des experts judiciaires s’étaient empressés de vérifier la stabilité des immeubles situés à proximité.
Ce type de catastrophe n’est pas la première en France. Il y a quatre ans, l’effondrement de deux immeubles dans la rue d’Aubagne, à Marseille, avait causé la mort de huit personnes.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock