Eclairage et économies d'énergie : l'Etat trop timide
Le Syndicat de l'éclairage soutient la lutte contre tout gaspillage énergétique. Mais le projet d’arrêté n’apporte en réalité qu’1/4 des économies d’énergie annoncées par le ministère : 0,5 TWh/an seulement et non 2 TWh/an.
L’amendement au projet que le Syndicat de l’éclairage a proposé au ministère permettrait d’exploiter le potentiel considérable d’économies d’énergie réalisables pendant les heures d’activités dans les bâtiments non résidentiels, qu’il fasse jour ou nuit. Ils sont estimés à 16 TWh/an ! Il s’agit là d’éclairer « juste » : éclairer où il faut, quand il faut, et de façon adaptée aux besoins de l’activité exercée. Comment profiter des apports gratuits de lumière du jour dans les bâtiments existants en n’apportant que la quantité de lumière artificielle nécessaire ? Comment faire en sorte que l’éclairage soit systématiquement éteint quand une salle de réunion se vide ?
Automatismes
La plupart de nos voisins européens ont installé des automatismes simples et efficaces pour répondre à cet objectif (détecteurs de mouvement, capteurs de lumière du jour). A l’échelle des 800 millions de m² de bâtiments non résidentiels français privés et publics (bureaux, commerces, hôpitaux, écoles…), pourquoi ignorer ce gisement ? Car au rythme actuel des rénovations de ces bâtiments (3 %/an), il faudra 33 ans pour atteindre ces 16 TWh/an d’économies !
Le syndicat propose des mesures d’ordre règlementaire et/ou financier (telles que des avances de la BPI - Banque publique d'investissement - remboursables avec les économies d’énergie réalisées). Par exemple, une mesure portant le taux de rénovation à 9 % par an couplée à la rénovation performante de l’éclairage des bâtiments de plus de 1 000 m² permettrait de réaliser 6 fois plus d’économies cumulées d’ici 2020, soit 26 TWh et 3,12 milliards d’euros au prix actuel de l’électricité (contre 4 TWh avec le projet d’arrêté actuel).
Ces mesures seront également positives pour l’environnement (réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la consommation d’électricité produite à partir d’énergies fossiles en heures de pointe), la santé (ergonomie visuelle), la maitrise du budget des établissements publics et privés.
LP