DPE : Bruno Le Maire ouvre la voie à des modifications
Entrée en vigueur depuis le 1er juillet 2021, la réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) avait fait couler beaucoup d’encre. Dans un premier temps décrié par les diagnostiqueurs en raison d’anomalies, le mode de calcul du nouveau DPE avait finalement été corrigé fin 2021.
Un an plus tard, c’était au tour de l’UFC-Que Choisir de déplorer un manque de fiabilité de ce nouveau DPE. Selon une étude menée par Hello Watt, 71 % des DPE n’étaient pas corrects, affichant un écart entre l’étiquette énergétique et la consommation du logement en kWh/m²/an.
Le spectre de l’interdiction de location
Des erreurs pouvant avoir de grosses répercussions, que ce soit sur le prix de vente, ou encore sur le gel du loyer, puis l’interdiction de location pour les pires passoires thermiques à compter de 2025, dans un contexte où l’on constate déjà actuellement une pénurie de logements sur le marché locatif.
Pour rappel, le 26 septembre, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, avait évoqué une potentielle révision de ce calendrier d’interdiction, avant de rétropédaler suite à une levée de bouclier au sein de son propre camp, qui avait au contraire appelé à « accélérer ».
Le 6 octobre, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, avait toutefois évoqué de potentielles « dérogations », par exemple lorsque le propriétaire est de bonne foi mais ne peut pas entreprendre de travaux (problème de copropriété, ou encore bâtiment inscrit aux monuments historiques…).
DPE : des problèmes avec le mode de chauffage et les petites surfaces
Ce lundi, le ministre de l’Économie a ouvert la porte à une « modification » du DPE, ayant constaté de nombreux retours négatifs concernant le mode de chauffage ou les petites surfaces.
« Vous avez des propriétaires qui me disent, "mais c'est absurde votre truc, ça favorise le chauffage au gaz plutôt que le chauffage à l'électricité, ça pénalise les petites surfaces qui sont demandées par les étudiants". Changeons le diagnostic énergétique puisque visiblement, ce n'est pas le bon indicateur », a-t-il déclaré au micro de Sud Radio.
Et d’ajouter : « Je souhaite que le diagnostic de performance énergétique soit modifié pour tenir compte aujourd'hui des biais qu'il a, à la fois sur les modalités de chauffage, et sur la taille des surfaces. Nous sommes là pour apporter des solutions aux gens, pas pour apporter des problèmes ».
« On voit qu'il y a ici et là des impasses, on ne peut pas laisser des gens dans les impasses car ça crée de l'anxiété, et l'écologie ne doit pas être source d'anxiété mais elle doit être source de liberté et doit permettre à chacun de s'adapter au réchauffement climatique », a-t-il estimé.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock