Développement des IRVE : une opportunité pour les électriciens… qualifiés !
Cette notion d’électromobilité avait déjà été abordée dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie avec le déploiement, d’ici 2023, de 2,4 millions de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Elle est également partie intégrante de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui vise l’installation en France de 7 millions de points de charge à horizon 2030.
Rappelons qu’en France, avec 139,9 millions de tonnes de CO2 émises, le secteur des transports est le plus polluant. Le transport routier est responsable de 95% de ces émissions qui proviennent à 43% des véhicules particuliers diesel (rapport CITEPA).
Où en est-on dans le développement des véhicules électriques ?
L’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere) a recensé l’immatriculation de près de 100 000 véhicules électriques et l’installation de plus de 20 000 points de charge ! Un sondage réalisé par l'institut Harris Interactive révèle par ailleurs qu’un Français sur deux envisage le tout électrique. Ce marché semble ainsi être une réelle opportunité pour les industriels mais également pour les professionnels électriciens.
Des professionnels formés et qualifiés
Bien sûr, installer des IRVE exige d’être formé et qualifié par un organisme dûment accrédité. C’est ce qu’est venu préciser le décret 2017-26 paru en janvier 2017. Ainsi, depuis juillet dernier, les professionnels électriciens qui souhaitent se lancer sur ce marché doivent impérativement détenir une qualification IRVE. Alors quel rôle pour les organismes de qualification ?Qualifelec s’était préparé à cette évolution du marché comme nous l’explique Alexandra del Medico, Secrétaire générale. « La vocation de Qualifelec c’est d’accompagner les professionnels sur les marchés existants mais c’est aussi de montrer la voie sur des marchés émergents. Et c’est important de ne pas suivre ces évolutions mais de les anticiper pour qu’au moment où le marché démarre, les professionnels aient les outils pour y répondre ».
La mention IRVE a ainsi fait son apparition dès juillet 2015 chez Qualifelec « pour accompagner la montée en compétences des professionnels et pour donner un message positif à la maîtrise d’ouvrage ». Il s’agissait aussi de donner « un signal » aux professionnels pour qu’ils prennent conscience des marchés à forte demande.
Comment fonctionne la qualification ?
La mention IRVE « s’accroche à des *qualifications (…). C’est un complément de valorisation des compétences déjà existantes », explique Alexandra del Medico. Les installateurs sont en effet des professionnels déjà qualifiés dans des domaines variés tels que le logement, les commerces, le petit tertiaire ou encore l’industrie. La mention IRVE vient donc « valoriser un nouveau domaine de compétences chez un professionnel qualifié ».
L’obtention de la mention s’appuie sur deux items. Le professionnel doit non seulement justifier d’une formation dans le domaine de l’installation de bornes mais également disposer d’une référence chantier. Si le professionnel n’a pas encore installé de bornes, « il peut demander une mention probatoire ».
Concernant la formation, Alexandra del Medico précise que les professionnels doivent être attentifs. En effet, si jusqu’à maintenant Qualifelec « évaluait au cas par cas chaque formation », cette formation « sera encadrée à partir de janvier 2018 avec des référentiels de formation définis par des professionnels du marché » et précisant le minium requis à connaître.
Trois niveaux de formations ont été déterminés : la formation de base qui vise l’installation de bornes de charge « simples » sans configuration spécifique (chez un particulier par exemple) ; la formation expert qui concerne l’installation de bornes de charge jusqu’à 22kVA, avec configuration pour bornes communicantes et supervision de station ; et la formation rapide pour les bornes de recharge de haute puissance qui nécessite beaucoup d’énergie et donc avec une formation spécifique.
Les professionnels s’intéressent-ils à cette mention IRVE ?
Qualifelec l’assure, la mention attire un grand nombre de professionnels. Cette année, l’organisme a d’ailleurs reçu près de 300 demandes de qualification. « Le marché se met en place positivement. Depuis plus d’un an, on constate une évolution importante de professionnels qui se qualifient car derrière il y a beaucoup d’appel d’offres et beaucoup de demandes d’installations », précise la secrétaire générale de Qualifelec.
Qu’en est-il des collectivités et des particuliers ?
La maîtrise d’ouvrage professionnelle reconnaît la qualification. « C’est un outil utilisé et connu. La maîtrise d’ouvrage s’est appropriée ces nouvelles qualifications et fait une prescription positive ».
Chez les particuliers, la situation est autre. Ce public « est plus difficile à cerner et à toucher ». C’est pourquoi Qualifelec travaille actuellement à une meilleure communication, à travers les réseaux sociaux notamment, pour « donner des signaux positifs aux clients particuliers. »
La mention IRVE va-t-elle continuer d’évoluer positivement dans les années à venir ?
De par l’obligation de qualification, les demandes devraient évoluer positivement et donc augmenter. Mais bien sûr, l’évolution sur le long terme « va dépendre de la rapidité de développement du marché », conclut Alexandra del Medico.
Propos recueillis par Rose Colombel
Photo de une : ©Fotolia
* La mention IRVE est obligatoirement associée à une qualification (ou qualification probatoire) dans les installations électriques ou dans l’éclairage public ou dans les branchements & réseaux : - Installations électriques – Logement-Commerce-Petit-Tertiaire - Installations électriques – Moyen-Gros-Tertiaire-Industrie - Installations électriques – Indices E1, E2, E3, EC * - Eclairage Public - Branchements & Réseaux - Solaire photovoltaïque |