Rappel : pas de mousse expansive pour le calfeutrement ou l’étanchéité des fenêtres
« En tant que syndicat, nous ne pouvons laisser passer ces messages trompeurs qui desservent notre profession », déclare Philippe Macquart, délégué général de l’UFME. Il met en cause, dans un communiqué daté du jour, la fausse information technique véhiculée par certains fournisseurs de mousse expansive en aérosol qui préconisent leur produit pour calfeutrer ou étanchéifier les menuiseries. Or, rappelle, l’UFME, cette technique n’est ni validée par le CSTB, ni par le Syndicat National des Joints et Façades (SNJF). Le syndicat rappelle qu’en cas de litige, l’artisan menuisier sera responsable. En effet, l’utilisation de mousse expansive « ne permet pas de satisfaire aux exigences d’étanchéité décrites et d’assurer la pérennité de l’ouvrage » mentionne le communiqué.
Suive le DTU 36.5
Pour effectuer une pose conforme, il convient de se fier au Document Technique Unique référent. Il s’agit du DTU 36.5. Celui-ci ne mentionne que trois types de calfeutrement : les mastics sur fonds de joint, les mousses imprégnées classe 1 et les membranes d’étanchéité. Aucune mention n’est faite des mousses expansives ou de tout autre système d’étanchéité, tels que les mousses PU en aérosol ou produits à mémoire de forme.
La norme NF DTU 36.5 comporte 5 principes clés : l’étanchéité s’effectue sur support étanche, elle doit être continue (on fait attention aux raccordements d’angles précise l’UFME), elle doit être continue avec le rejingot, les produits d’étanchéité n’ont pas pour but de fixer la menuiserie ou de participer à sa fixation, les mousses expansives injectées (type aérosol) ne peuvent réaliser ni l’étanchéité, ni la fixation.
En cas de non-respect de ces principes fondamentaux, l’Union des Fabricants de Menuiseries rappelle quelques-uns des risques encourus. Tout d’abord, la tenue de l’ouvrage dans le temps est incertaine. Les mousses expansives ne permettent pas un suivi de la dilation différentielle des matériaux donc à terme, « des ruptures d’étanchéité » sont à prévoir, ainsi que des « infiltrations d‘eau ». De plus, la responsabilité du poseur sera immédiate en cas de litige. Aussi, l’absence de document officiel, les assurances ne pourront couvrir le litige ; la garantie décennale ne s’applique pas.
L’UFME a créé une fiche de synthèse sur le sujet à destination des professionnels.
L. C.
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