Menuiseries extérieures : 110 000 emplois directs menacés, selon l'UFME
Conscient des enjeux d'une nouvelle diminution du dispositif de crédit d'impôt sur son secteur, l'UFME craint quant aux conséquences de telles mesures sur emploi français de la fenêtre. « Les entreprises qui vont bien voient leurs contributions fiscales augmenter. Les impacter douloureusement aujourd'hui reviendrait en quelque sorte à scier la branche sur laquelle on est assis » déclare Philippe Macquart, Délégué Général de l'UFME.
Selon l'étude sur le marché de la fenêtre en France en 2010 (réalisée par Batim'Etudes), le marché de la fenêtre en France est un marché important de plus de 12 millions d'unités représentant un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards d'euros HT par an et ce, sans intégrer les produits connexes que sont les ouvrants des façades vitrées, les volets et les portes d'entrée. Un marché qui repose, pour l'essentiel sur les artisans pour la mise en œuvre (plus de 40.000 artisans posent des fenêtres) et les PME françaises pour la fabrication (plus de 5000 fabricants de fenêtres en France).
Un marché qui repose, pour l'essentiel sur les artisans et les PME françaises
Le marché de la fenêtre présente des caractéristiques qui font de ce marché un cas unique et très porteur pour l'activité économique en France. D'une part, l'importation de fenêtres est excessivement faible, inférieure à 3% du marché. Cela s'explique par le fait que le produit est très différencié d'un pays à l'autre mais aussi parce qu'il est fabriqué sur mesure dans plus de 90% des cas. D'autre part, ce n'est pas un marché de type industriel puisque le 1er fabricant présent sur le marché français a une part de marché inférieure à 10% (Lapeyre). Ce n'est pas, non plus, un marché de bricolage en raison du niveau élevé de technicité de mise en œuvre du produit (plus de 90% des fenêtres sont posées par des professionnels).
« Les professionnels de la menuiserie extérieure nous expriment régulièrement leurs profondes inquiétudes quant à l'avenir de leurs sociétés face aux baisses successives du crédit d'impôt, vécues comme une menace forte sur l'emploi » précise Philippe Macquart. Ainsi un tiers de la valeur du marché de la fenêtre correspond à des emplois directs (3.25 milliards sur 10), emplois qui peuvent être estimés au nombre de 110 000. Chaque fois qu'il est fabriqué et posé 110 fenêtres en France, il est créé ou sauvegardé un emploi direct. « Nous ne sommes pas inquiets quant à la pérennité du dispositif de crédit d'impôt en lui-même (…), en revanche, ce potentiel nouveau coup de rabot sur le taux du dispositif retient toute notre attention » conclut Philippe Macquart.
Marché de la fenêtre en 2010 : Marché annuel total : 10 milliards € Dont pose : 5 milliards € Dont main d'oeuvre (française à 100%) : 2 milliards € Dont fabrication : 5 Milliards € Dont main d'oeuvre (française à 97%) : 1.25 milliards Dont achat : 2.5 milliards € |
Bruno Poulard