L’Italie confirme sa participation au projet Lyon-Turin
Les partisans du projet Lyon-Turin voient enfin le bout du tunnel. Après plusieurs mois d’incertitudes et de controverses, le premier ministre italien Guiseppe Conte, a annoncé ce vendredi 26 juillet que son pays participerait bien la construction de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. L’Italie confirme ainsi son « engagement à réaliser le Lyon-Turin dans l’intérêt national », considérant qu’arrêter le chantier à ce stade « coûterait plus cher au pays que le terminer ».
Des revirements liés à des dissensions politiques internes
Mais le projet est loin de faire l’unanimité au sein du gouvernement italien. Si le Mouvement 5 Etoiles y est opposé au nom de la « felice decrescita » (décroissance heureuse), La Ligue, formation d’extrême droite menée par Matteo Salvini, y est en revanche favorable.
En mars dernier, le gouvernement avait annoncé remettre en question sa participation pour des raisons de coûts et pour se concentrer sur l’amélioration de son propre réseau ferroviaire. Affaibli lors après les élections européennes, le Mouvement 5 Etoiles a finalement perdu la bataille, au profit des partisans du projet.
Le coût du projet est estimé à 20 millions d’euros, financé par l’Italie et la France. L’Union européenne, favorable à cette liaison Lyon-Turin, s’est quant à elle proposée de payer les travaux à hauteur de 55%, contre les 40% prévus initialement.
Une alternative plus fiable ?
Dans un communiqué publié ce dimanche 28 juillet, le Comité pour La Transalpine a rappelé que la ligne ferroviaire de la Maurienne avait été coupée pendant trois semaines à cause d’une coulée de boue.
« Pendant ces trois semaines, le trafic voyageurs régional et international (ligne Paris-Milan) a été interrompu et des liaisons par autocars mises en place pour "enjamber" la zone sinistrée au niveau de Saint-Jean-de-Maurienne. Quant au trafic de fret, il a pour l’essentiel basculé sur la route faute d’itinéraires ferroviaires de substitution véritablement appropriés. Il est à craindre que cet épisode se traduise durablement par une accentuation du trafic de poids lourds dans les Alpes. L’expérience montre en effet qu’il est difficile de faire revenir les marchandises sur le rail après une longue interruption du service », a regretté le comité.
Mettant en cause cette ligne datant du XIXe siècle et les risques d’éboulements du secteur, il a ainsi souligné l’avancée fiable et crédible que constituerait le futur tunnel Lyon-Turin.
C.L.
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