Grandeur et modestie de l'architecture fluviale
L'exposition de la Cité de l'architecture et du patrimoine est le reflet de ces convergences et autres confluences. Elle renvoie l'image d'une politique de maîtrise d'ouvrage, celle de Voies Navigables de France (VNF) en l'occurrence, et de la commande publique en relation à l'eau.
Au-delà des données techniques et des contraintes fonctionnelles spécifiques, la maison éclusière devient un véritable sujet d'architecture, le tunnel un support d'intervention plastique, et la passerelle un merveilleux exercice sur le thème du parcours et du lien.
L'exposition présente un panorama d'oeuvres aussi diversifiées que l'ensemble construit par Shigeru Ban à Pouilly-en-Auxois, la maison d'écluse par Didier Faustino à St-Symphorien sur le canal du Rhône au Rhin, ou l'intervention de Jeppe Hein sur le tunnel de Thoraise dans le Doubs. Quant au quai des anciens docks lyonnais, il se transforme en plateforme de création dans une très intéressante mutation de friches fluviales, à l'instar de la reconversion récente d'une darse du port de Düsseldorf en Allemagne.
L'exposition présente aussi les résultats de deux récents concours lancés par VNF, l'un à Lyon-Confluences, l'autre à Paris. Dans les deux cas, construire au bord de l'eau, investir l'eau, tels sont les enjeux.
À Lyon, côté Saône, en amont du Musée des Confluences de Coop Himmelblau, le concours invitait les architectes à faire équipe avec des artistes pour produire une oeuvre complète. Les projets présentés sont signés Jakob & MacFarlane, lauréats de deux bâtiments, l'un avec Fabrice Hyber, l'autre avec Bertrand Lavier ; Rudy Ricciotti avec Traquandi & Fred Rubin ; Odile Decq avec Felice Varini. À Paris, l'enjeu est tout autre, puisqu'il s'agit de construire l'antenne parisienne de VNF à quelques encablures du célèbre pont Alexandre III.