GénéroCité, l'époque est à l'icône et à Venise, la France entend défendre des valeurs plus altruistes
Sous le titre « GénéroCité », le pavillon national, dévoilé hier, saluera « ce que l'architecture peut donner en plus à la ville », explique Francis Rambert, le directeur de l'Institut français d'architecture, commissaire de cette exposition. « GénéroCité rime avec urbanité.
Avec l'aide des architectes du collectif French Touch, qui réunit quinze agences, le commissaire a sélectionné une centaine de projets et de réalisations emblématiques de cette attitude. Il y aura bien sûr les grandes références de cette architecture qui veut donner plus à la ville et à ses habitants, à commencer par le Centre Pompidou de Piano et Rogers, qui a ménagé au centre de Paris un magnifique espace public en n'occupant qu'une partie du terrain.
Mais ce sont surtout 45 projets, en cours d'études ou de réalisation, qui seront le noyau dur de cette démonstration. Le public pourra manipuler toutes ces maquettes montées sur des bras mobiles pour examiner à la loupe leur apport urbain. Ainsi le futur pôle nautique de Mantes-la-Jolie, conçu par l'agence Searc'h, qui s'intégrera dans le paysage du Vexin tout en générant du « lien social » pour les habitants de la cité voisine. La restructuration de l'hôpital Necker par Philippe Gazeau permettra de créer un espace vert tout en offrant plus de surfaces aux services de soins dédiés aux enfants malades.
À entendre Philippe Gazeau, porte-parole de French Touch, ces futures réalisations « questionnent leur environnement et leur programme sans être molles, tièdes ou de compromis ». De tout cela ressort une grande diversité de projets au risque, peut-être, d'une absence de ligne directrice de l'architecture française. Mais pour Francis Rambert, cette question de la générosité touche au cœur de la pratique de l'architecte. « Elle relève de l'éthique d'une profession confrontée à une société de plus en plus repliée sur elle-même. »