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Encourager la mue de l'ensemble de l'économie au-delà des bonnes paroles

Publié le 03 avril 2008

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L'écologie n'est pas une contrainte négative qui force à ralentir la croissance et à consommer moins, mais une chance positive de trouver des innovations qui redynamisent quantité de secteurs et au total améliorent la croissance.Le changement climatique, la lutte pour la préservation de la planète, la recherche d'une croissance "durable" sont des créneaux porteurs d'avenir. Tous les milieux économiques d'Europe ou d'Amérique sont maintenant convaincus que l'écologie peut être une fabuleuse source de profits.
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Le changement a eu lieu il y a deux ans environ, lorsque le prix du baril a commencé à monter. D'un coup, la communauté des affaires prenait conscience que le renchérissement du coût de l'énergie allait durer. Nous étions entrés dans une phase de ressources rares donc chères - l'énergie, les matières premières dans leur ensemble, les matières agricoles même. Comme les entreprises sont par essence pragmatiques, elles ont compris qu'il leur fallait en prendre leur parti, dire adieu aux facilités d'hier et engager au plus vite toutes les innombrables révolutions que cette nouvelle ère rend nécessaires.

Premier secteur où les investissements se précipitent : les nouvelles énergies et les matériaux de substitution à ceux qui sont devenus hors de prix. Le marché des énergies renouvelables devrait quadrupler d'ici à dix ans, et atteindre 220 milliards de dollars. Technologies à faible émission de CO2, biocarburants, photovoltaïque, nouveaux matériaux, recyclage... la recherche reçoit des milliards de dollars. Des fonds se créent partout. La Californie, terre des start-up, montre la voie. Des progrès immenses seront faits depuis le charbon propre jusqu'aux turbines, depuis la biomasse jusqu'aux piles, depuis le solaire jusqu'à l'énergie des mers. Les renouveaux scientifique et technologique sont dans l'oeuf.

Dans l'immédiat, la substitution au pétrole s'accélère avec les moyens existants. Le nucléaire est relancé aux Etats-Unis, en Europe, en Chine, partout ou presque. Cette industrie, qui a été mise dans une sorte de sommeil durant plus de quinze ans, retrouve des perspectives mondiales de marché. Parfois la piste est mauvaise. C'est sans doute le cas, en partie du moins, des agrocarburants, que leurs promoteurs disent neutres en CO2 mais qui soulèvent de lourdes questions sur l'agriculture. Les surfaces cultivées pour la nourriture risquent de diminuer, entraînant une élévation des prix, voire des pénuries. D'autre part, la mise en culture de surfaces immenses crée des dégâts, comme pour l'huile de palme. D'autres pistes s'avéreront mauvaises ou décevantes.

Le second domaine où les investissements affluent concerne les secteurs utilisateurs, à commencer par le transport et le bâtiment. Les économies d'énergie et de matières sont à nouveau à l'ordre du jour, comme dans les années 1970. Des progrès radicaux sont attendus dans les moteurs automobiles, l'isolation des logements ou la gestion de l'eau. La population mondiale, surtout celle qui accède à la prospérité, ne renoncera pas à la voiture - l'écologie malthusienne est une impasse. Alors, la solution est de lui permettre d'acheter une voiture propre.

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