1 600 chantiers ont été suspendus lorsque la société Geoxia, le constructeur des maisons Phénix, a interrompu son activité en mai, faute de liquidités, avant d’être placée en redressement judiciaire quelques jours plus tard. 

La liquidation judiciaire de Geoxia

Ce mardi 28 juin, le tribunal de commerce de Nanterre était chargé de trancher sur l'avenir de l’entreprise. Et ce dernier a finalement décidé d'une liquidation de Geoxia, jugeant les deux offres présentées par des repreneurs pas assez solides. 

« Quand je vois les millions dépensés pour fournir des armes aux Ukrainiens, j’ai du mal à comprendre : oui, faut les aider, mais on peut mettre 70 millions pour sauver la main-d’œuvre française, non ? », fulmine un salarié, plaquiste sur des maisons Phénix. Dès mardi matin, il s’est vu demander de ramener le matériel au dépôt. « On a le moral à zéro. Licencié juste avant les vacances… Ça va être compliqué pour tout le monde. Mais je pense avant tout aux clients, ceux qu’ont pas leur baraque… Les maisons Phénix, c’est une construction spéciale, si l’usine ferme, ils les finissent comment ? »

Pour les chantiers ouverts, les assureurs prendront le relais en recrutant la main-d'œuvre et en prenant en charge les pénalités de retard et les surcoûts. « Ce sont eux qui vont prendre contact avec les assurés dans les prochains jours pour les tenir informés des prochaines étapes pour terminer leur chantier », précise Bercy. 

Toutefois, trois usines Phénix (92 salariés) en Indre-et-Loire, dans la Sarthe et l’Oise obtiennent un sursis. Le tribunal décidera le 5 juillet s’il valide la proposition de l’Etat de financer leur poursuite d’activité pour permettre l’achèvement des chantiers.

L’effondrement d’un symbole

Créées en 1946, Maisons Phénix mais aussi Maisons Castor et Maison Familiale, se sont développées en France grâce à un modèle standardisé de maison individuelle, rapide et peu chère à construire. Petit à petit, ce modèle est devenu le symbole de l'accession à la propriété des classes moyennes. Le groupe avait néanmoins connu de premières difficultés à la fin des années 2000, qui lui avaient coupé l'accès aux financements des banques.

« J'y ai cru jusqu'à la dernière minute, c'est un peu le sol qui s'effondre sous mes pieds », s’est émue Lucy Grolleau, secrétaire du comité social et économique (CSE) de l’entreprise. La liquidation « est à effet immédiat », ajoute-t-elle, « J'ai demandé à tous les salariés de quitter leur lieu de travail ».

Le plan « grands licenciements », qui cible les entreprises de plus de 200 salariés, a été activé, explique Bercy, « pour aider les salariés à retrouver un emploi dans un secteur que l'on connaît en forte demande de main d’œuvre ». Geoxia, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 252 millions d'euros en 2021, employait près de 1 150 personnes.

Marie Gérald (Avec AFP)

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