Acheter et rénover une passoire énergétique : un investissement rentable ?
Dans un contexte de net ralentissement du marché immobilier, avec des taux d’intérêt atteignant les 4 %, et des difficultés d’accès à la propriété pour les primo-accédants, BigMat publie les résultats d’une étude menée avec OpinionWay concernant l’achat et la rénovation d’une passoire thermique.
Le distributeur de matériaux note que les passoires énergétiques peuvent devenir un investissement intéressant pour les ménages prêts à engager des travaux de rénovation énergétique, alors que ces passoires se vendent aujourd’hui jusqu’à 15 % moins cher, notamment en raison des interdictions de location à venir et des consommations énergétiques.
58 % des 25-34 ans prêts à investir dans une passoire énergétique
Selon les résultats de l’enquête, 46 % des Français voient dans ces passoires l’opportunité d’un investissement rentable. Ce pourcentage grimpe même à 58 % chez les jeunes adultes de 25 à 34 ans. Pour 52 % d’entre eux, cet achat servirait à en faire leur résidence principale, et 43 % souhaiteraient en faire un investissement locatif (contre 38 % tous âges confondus).
BigMat rappelle toutefois qu’engager des travaux de rénovation énergétique sur une passoire énergétique représente un coût parfois important, à prendre en compte avant d’acheter un bien classé F ou G, notamment en s’appuyant sur le diagnostic de performances énergétiques (DPE), et en réalisant des devis auprès d’artisans pour estimer ces travaux.
Cette prise en compte de l’étiquette énergétique du bien acheté et des travaux à réaliser se révèle d’autant plus importante que les propriétaires ne pourront progressivement plus mettre le bien en location s’il est classé G en 2025, F en 2028, et E en 2034.
Pour rappel, selon une étude de l’Ademe datant de 2019, faire un saut de classe énergétique représentait 16 000 € pour une maison individuelle, et 26 000 € pour deux sauts de classes. Des estimations ne prenant toutefois pas en compte la hausse des prix avec la forte inflation depuis 2021.
… et 48 % prêts à faire les travaux eux-mêmes
Selon l’enquête BigMat, pour réaliser ces travaux, 39 % des Français préféreraient les confier à des professionnels du bâtiment. Pour faire des économies, 48 % des jeunes de 25 à 34 ans seraient toutefois plus enclins à réaliser certains travaux eux-mêmes.
La dernière étude publiée en août par BigMat soulignait également que 4 Français sur 10 se déclaraient « passionnés par le bricolage », ce qui pourrait expliquer cette tendance au « do it yourself ». Rappelons toutefois qu’il reste nécessaire de passer par un artisan qualifié Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) pour bénéficier des aides telles que MaPrimeRénov’, malgré une polémique autour de l’ouverture des aides à « l’auto-rénovation ».
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock