En Bretagne, les matériaux biosourcés et la terre crue à l’honneur d’un AMI
L’AMI lancé par l’État, l’Ademe et la Région Bretagne vise plusieurs objectifs. Il s’agit tout d’abord d’encourager les collectivités territoriales bretonnes à dédier du foncier pour la construction de projets valorisant les produits biosourcés et géosourcés. C’est également proposer un accompagnement gratuit aux maîtrises d’ouvrage publiques dont les projets de construction neuve ou d’extension de bâtiment privilégient ces matériaux.
Les retours d’expérience doivent permettre de diffuser « plus largement » l’intérêt des matériaux biosourcés, favoriser l’émergence et/ou le bon déroulement de projets durables, pérenniser une dynamique régionale, et accompagner la montée en compétences de la filière pour qu’elle puisse répondre aux exigences de demain.
Rappelons que la RE2020 appelle à un usage renforcé du biosourcé. En Bretagne, la filière se structure depuis une quinzaine d’années. Un communiqué souligne la maturité des filières, la demande croissante pour construire avec les biosourcés, et l’ambition politique régionale affichée et accompagnée de moyens, une dynamique qui a conduit à la création de la Fédération bretonne des filières biosourcées qui coordonne d’ailleurs cet AMI.
« Développer le recours aux matériaux biosourcés représente une solution pour diminuer la consommation de matières premières fossiles, limiter les émissions de gaz à effet de serre, séquestrer le CO2 », soulignent les partenaires dans un communiqué. En effet, alors que le secteur du bâtiment est responsable chaque année de près de 45% de la consommation énergétique, émet près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serra et produit plus de 40 millions de tonnes de déchets, l’enjeu est de créer « de nouvelles filières économiques locales, sans oublier le bien-être des occupants ».
AMI, qui est concerné ?
L’AMI s’adresse aux collectivités territoriales bretonnes : communes et groupements de collectivités territoriales, conseils départementaux, conseil régional, État et ses opérateurs, bailleurs sociaux, établissement publics, entreprises publiques locales, parcs naturels régionaux.
Les dossiers de candidatures peuvent être déposés jusqu’au 30 septembre 2021. Ils seront transmis après examen et validation de la demande de la collectivité. Pour cette session, entre 12 et 20 projets seront retenus. Parmi les critères d’éligibilité : une quantité minimale de biosourcés à atteindre à l’instar du ratio utilisé dans le label « Bâtiment biosourcés ». Les projets devront également présenter un nombre minimum d’éco-matériaux issus de filières différentes : bois, paille, terre crue, chanvre, lin, ouate de cellulose, textile recyclé, algues, roseaux. Des visites de bâtiments exemplaires seront organisés en juin et juillet 2021.
A noter qu’une seconde session sera ouverte en juin 2022 pour la réhabilitation.
Rose Colombel
Photo de une : Adobe Stock