L’OQAI présente les résultats de son étude sur la qualité de l’air intérieur
Créé en 2001 par le Ministère du Logement, l’Observation de la qualité de l’Air Intérieur (OQAI) a pour but d’informer et de se sensibiliser la population et les professionnels à la pollution de l’air et les risques associés. En 2012, L’OQAI a mis en place un programme dédié à l’étude de la qualité de l’air et du confort dans les bâtiments répondant aux réglementations de performance thermique les plus récentes.
L’enquête portait sur 72 logements répartis dans 43 bâtiments (maisons individuelles ou immeubles collectifs). 44 ont été construits entre 2008 et 2012 et 28 ont été rénovés entre 2010 et 2013. L’enquête décrit également l’équipement des logements, qui influent sur la qualité de l’air intérieur « Les logements présentent la particularité d’être quasiment tous ventilés grâce à un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC), simple ou double flux. Le chauffage est majoritairement assuré par des pompes à chaleur ou des poêles à bois dans les maisons individuelles, et par des chaudières ou un réseau de chaleur pour les logements collectifs ».
Le communiqué précise que les données collectées « ne sont pas généralisables au parc actuel de bâtiments performants en énergie […] mais leur étude apporte des indications utiles aux concepteurs, gestionnaires de parcs de bâtiments, architectes et bureaux d’études ». Les résultats ont été comparés avec ceux d’enquêtes menées précédemment par l’OQAI et la CNL (Campagne Nationale Logements) en 2001, 2003 et 2005.
Des résultats surprenants
Il ressort de l’enquête que les bâtiments performants en énergie concentrent plus de polluants, comme l’hexaldéhyde (30ug/m3 vs 21ug/m3), le limonène (20 vs 8,9ug/m3) et l’a-pinène (23 vs 5,9 ug/m3) que les logements classiques, et présentent un développement plus rapide des moisissures (47% contre 37%) Ces différences s’expliquent par la présence de mobilier et d’ossature en bois dans les logements examinés, ainsi que d’un isolant végétal à base de bois utilisés sur les combles. L’enquête a également appelé à la vigilance concernant les systèmes de ventilation. La réduction des infiltrations d’air parasite dans ces bâtiments conduirait à un renouvellement de l’air très limité en cas d’arrêt des systèmes.
L’enquête ne relève aucune autre différence au niveau de la qualité de l’air intérieur par rapport à l’ensemble des logements français, et note que 80% des occupants en sont satisfaits, seule une minorité exprimant une insatisfaction, majoritairement vis-à-vis d’odeurs désagréables.
Ces résultats serviront de base à la prochaine enquête de l’OQAI, centrée sur la recherche des facteurs responsables du développement actif des moisissures et l’impact des facteurs socioéconomiques sur la perception (thermique, olfactive…) des occupants. L’OQAI va également lancer une enquête similaire sur les écoles et immeubles de bureaux performants en énergie.
F.T
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