In Sun We Trust, la start-up française qui veut concurrencer le Sunroof de Google
Les Français n'ont pas dit leur dernier mot, sur le marché du conseil et de la prescription de panneaux photovoltaïques. Une jeune start-up française, baptisée In Sun We Trust, compte bien se tailler la part du lion dans un business estimé à 3,78 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013.
« Au départ, nous n'étions qu'un simple compte Twitter sur lequel les gens pouvaient trouver des réponses sur le photovoltaïque, explique David Callegari. Puis, nous avons observé une certaine récurrence dans les questions posées par les internautes, d'où l'idée de développer une application pour y répondre de façon plus complète ».
In Sun We Trust devient alors un outil en ligne, disponible gratuitement, qui répond aux deux questions les plus fréquentes : « est-ce que mon toit est adapté et reçoit assez de soleil pour être rentable ? », « à qui s'adresser pour ce type d'installation ? ».
Données croisées
Concrètement, l'internaute saisit son adresse postale sur le site, renseigne la surface de pose souhaitée, l'orientation de sa maison et son type de toiture. S'affichent alors des données indiquant l'ensoleillement de la zone, les éventuelles effets d'ombrages, le coût de l'installation choisie, sa rentabilité, et les frais de raccordement.
Pour garantir un résultat précis, le calculateur In Sun We Trust utilise des algorithmes issus de la recherche des Mines Paris Tech, et qui font référence à l'échelle européenne en matière de calculs de gisement.
L'outil utilise ainsi les données de rayonnement solaire pour le lieu et l’orientation considérés, obtenues à partir des images du satellite météorologique géostationnaire Meteosat. Il les croise ensuite avec les données cartographiques de l’IGN, pour les calculs des effets d'ombrages du relief environnant et des habitations voisines.
Des installateurs «de confiance» en région
« Nous sommes alors capables de dire à un utilisateur, combien va coûter l'installation préconisée par le calculateur, ainsi que le temps de retour sur investissement », explique David Callegari. « On estime qu'au delà de 13 ans, d'autres solutions sont envisageables. Mais là encore, tout dépend des convictions écologiques de chacun ».
Si le propriétaire souhaite installer des panneaux photovoltaïques, le site lui fournit alors une liste d'installateurs dans sa région. « Le solaire photovoltaïque a mauvaise presse, car on recense beaucoup de cas d'installateurs incompétents ou d'arnaques », reconnaît David Callegari. « L'objectif est donc de fournir une liste d'installateurs de confiance en région », précise l'entrepreneur.
Ces professionnels ont en effet été recommandés pour leurs compétences, par les milieux associatifs et professionnels.
Mais les dirigeants de la start-up réfléchissent aussi à d'autres moyens complémentaires, pour garantir la qualité du travail fourni. « Nous envisageons par exemple de mettre en place un retour clients, de faire vérifier l'installation par des installateurs à la retraite, ou encore de fournir une assurance », souligne David Callegari.
Face à Google
Dans tous les cas, la start-up devra surtout convaincre, face au projet de Google. En août dernier, le géant américain lançait en effet le « Sunroof project », un outil en ligne proposant le même genre de services pour quelques villes des Etats-Unis, et recommandant les compétences de gros installateurs, comme Sunrun ou Solarcity. Un adversaire de poids, qui pourrait débarquer en France, mais qui ne fait pourtant pas trembler la petite start-up française.
« Certes, nous n'avons pas les mêmes moyens que Google, mais je pense que nous pouvons coexister, voire faire la différence sur le fait que, d'une part, c'est « made in France », d'autre part, nous proposons les adresses d'artisans locaux. Cela participe à dynamiser le tissu économique local, avec de bien meilleurs prix pour les clients », argue l'entrepreneur.
Pour l'instant, une quarantaine d'artisans est recensée. Certaines régions sont surreprésentées comme la région Rhône-Alpes, d'autres sont absentes du radar comme la région Champagne-Ardennes. La start-up envisage aussi de nouer des partenariats avec les collectivités territoriales pour évaluer le potentiel de bâtiments publics.
La première version du site, lancée en septembre dernier, couvre l'ensemble de l'Hexagone. Puis, des mises à jour viendront progressivement enrichir les fonctionnalités du site région par région et ville par ville, et renforcer son ergonomie. Une V2 est déjà prévue pour septembre prochain.
Claire Thibault
© Capture d'écran d'une simulation