Eolien en mer : bras de fer entre le gouvernement et les élus et industriels
Dans le cadre de l'examen du projet de loi ''pour une relation de confiance avec le public'', l'Assemblée nationale a donné son accord pour qu'il soit possible d'annuler purement et simplement les six premiers projets de parcs éoliens en mer.
Ces derniers font en effet l'objet d'une renégociation des tarifs de rachat de l'électricité, accordés en 2012 et 2014 pour 180 à 230 euros par mégawattheure. Un prix jugé trop excessif pour les députés, favorables à l'arrêt des différents projets dans le cas où les pourparlers n'aboutiraient pas.
Une vague de protestations et de nombreuses incompréhensions
Il n'en fallait pas moins pour déclencher la colère de 70 élus et industriels, qui se sont regroupés lors des assises nationales du Syndicat des énergies renouvelables à Cherbourg pour alerter le gouvernement.Daté du 12 juin, ce fameux « Appel de Cherbourg » rappelle que « plusieurs projets ont déjà été lancés », et que « des investissements considérables, humains comme financiers, ont déjà été réalisés ». « Grâce à ces projets, de nouveaux emplois non délocalisables ont été créés dans les régions littorales et de nombreux autres le seront une fois ces projets concrétisés », soulignent les signataires du document.
« Pourtant, aujourd'hui, un amendement examiné en Commission à l'Assemblée nationale envisage de pouvoir décider, sur certains sites, d'arrêter des projets issus d'appels d'offres attribués, ce qui briserait la dynamique de l'ensemble de la filière des énergies marines renouvelables », déplorent les acteurs engagés.
Derrière Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables, Benoît Arrivé, maire de Cherbourg en Cotentin, Jean-Louis Valentin, président de la Communauté d'agglomération Le Cotentin, Valérie Nouvel, vice-président du Département de la Manche, et Hubert Dejean de la Batie, vice-présidente de la Région Normandie, ont chacun co-signé l'appel. Figurent également de grands noms du BTP, dont Bouygues Travaux Publics, Engie, EDF Energies Nouvelles, ainsi que la quasi-totalité des régions impactées (Bretagne, Occitanie, PACA, etc.).
Le groupement rappelle enfin que le développement rapide des énergies marines renouvelables est indispensable « pour que la France accélère sa transition énergétique au service de la croissance économique ». Reste à savoir s'il parviendra à se faire entendre.
F.C
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