15 propositions pour accélérer le développement de la méthanisation
Pourquoi miser sur la méthanisation ? Elle présente de nombreux avantages parmi lesquels une diminution de la quantité de déchets organiques à traiter par d’autres filières et une réduction de gaz à effet de serre par substitution à l’usage d’énergies fossiles ou d’engrais chimiques.
La méthanisation est par ailleurs « une filière prometteuse qui crée de l’emploi, permet de verdir une partie du gaz que nous consommons et qui stabilise le revenu agricole », a déclaré M. Lecornu.
15 propositions pour développer la filière
Depuis son installation le 1er février 2018, le groupe de travail s’est réuni en commissions techniques pour approfondir les enjeux liés au développement de la méthanisation.Ces rencontres ont permis la définition de 15 propositions qui s’articulent autour de trois axes prioritaires : donner aux agriculteurs les moyens de compléter leurs revenus ; professionnaliser la filière méthanisation ; et accélérer les projets de méthanisation.
Ces propositions ont vocation à « accélérer l’installation d’unités de méthanisation partout en France et répondre aux objectifs fixés par le Plan climat pour décarboner la production d’électricité », précise un communiqué.
Pour « donner aux agriculteurs les moyens de compléter leurs revenus », le groupe de travail propose le lancement d’un appel d’offres pour les projets de méthanisation avec injection atypiques, la mise en place d’un complément de rémunération pour les petites installations, un accès au crédit facilité pour la méthanisation agricole, la sortie du statut de déchets des digestats et la sécurisation de leur valorisation au sol, l’utilisation du bioGNV pour les engins agricoles et la décarbonisation du secteur des transports.
Pour « professionnaliser la filière méthanisation », le groupe de travail préconise de promouvoir les bonnes pratiques, de renforcer les démarches de qualité et de créer un portail de ressources sur la méthanisation.
Enfin, pour « accélérer les projets, faire baisser les coûts de production et développer une filière française », il est proposé de simplifier la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement, de créer un guichet unique méthanisation pour l’instruction des dossiers réglementaires, de simplifier la réglementation « loi sur l’eau », d’élargir les gisements pour la méthanisation, de généraliser la méthanisation des boues de grandes stations d’épuration et de créer un « droit à l’injection ».
Ces propositions viennent s’ajouter aux dix conclusions présentées en janvier dernier par le groupe de travail sur l’éolien, dans le cadre du Plan de libération des énergies renouvelables.
« Un groupe de travail sera lancé prochainement sur le solaire afin de poursuivre le développement de filières créatrices d’emplois durables dans les territoires », a détaillé Sébastien Lecornu.
Pour rappel, la loi de transition énergétique fixe l’objectif que 10% du gaz soit d’origine renouvelable en 2030 ce qui représenterait 12 millions de tonnes de CO2 par an évitées. L’hydrogène et la méthanisation à partir d’électricité renouvelable « pourront contribuer à cet objectif mais la contribution principale devrait être apportée par le biogaz », indique le ministère de la Transition écologique et solidaire.
A ce jour la France compte sur 405 installations de méthanisation, dont 230 à la ferme. En 2017, la puissance électrique des installations de méthanisation a connu une augmentation de 14% et la production de biométhane injectée dans les réseaux de gaz naturel a doublé.
R.C
Photo de une : Compte Twitter ©SebLecornu