L'observatoire national de la précarité énergétique est lancé
En France, plus d'un ménage sur dix consacre plus de 10% de ses ressources à ses factures d’énergie. Foyers mal chauffés, installations vétustes et dangereuses, maladies respiratoires, système d’isolement... le plan d'action lancé par le gouvernement repose sur une connaissance précise du phénomène. Ce qui est loin d'être le cas aujourd’hui. D'où la création d'un Observatoire national de la précarité énergétique, qui sera présidé par Jérôme Vignon, déjà président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Opes).
Près d'un an après la remise d'un rapport sur le sujet, cet observatoire « doit permettre de mieux mesurer les phénomènes de précarité énergétique afin d’en identifier les déterminants ». Mais aussi d'en mesurer l'évolution et « identifier les zones les plus concernées ». Il aura notamment pour mission« d’assurer le suivi des aides financières publiques et privées apportées aux ménages précaires, ainsi que le suivi des actions, des initiatives locales ou nationales, pour en mesurer les impacts et en partager les expériences. »
Pour la CLCV, un « énième observatoire »
Pour l'association de consommateurs CLCV, « les consommateurs n’ont pas besoin d’un énième observatoire mesurant des phénomènes de précarité, mais de moyens concrets pour les prévenir. » Selon elle, les causes sont déjà identifiées : envolée des prix de l’électricité, du gaz, du fioul, des carburants... C'est pourquoi elle renouvelle ses propositions déjà formulées par le passé : création d'un « dispositif de modulation des taxes représentant 65% du prix des carburants pour plafonner la hausse des carburants à la pompe » ; révision de « l’évolution des prix du gaz actuellement indexés sur ceux du pétrole » ou encore une réforme des « politiques tarifaires en matière d’énergie, en évoluant vers une tarification progressive ».
Autre proposition de l'association : la création d'un « dispositif global de solvabilisation des ménages, qui s’appliquerait à l’ensemble des services essentiels (eau, électricité, gaz, internet…) » et « se substituerait à l’ensemble des tarifs sociaux existants, ce qui simplifierait les choses et pourrait être moins onéreux à financer. »
Laurent Perrin