Une unité de traitement pour la qualité des eaux
L'unité de traitement des pollutions azotées est pour Luc Weizmann "un équipement public industriel traitant du vivant". Elle appartient aux usines de la nouvelle génération, d'une grande compacité et technicité. Située à l'entrée du site Seine aval, l'unité complète les installations existantes et s'accompagne d'un ambitieux programme d'aménagement paysager pour améliorer le cadre de vie des riverains et réhabiliter les berges du fleuve.
D'une échelle jusqu'ici inégalée, l'unité comporte un bâtiment technique long de 300m, large de 60m et haut de trois étages regroupant la production d'énergie, le traitement des boues, la ventilation, la désodorisation, un ensemble de biofiltres nitrifiants d'une emprise de 23.000 m² ainsi que l'exploitation et l'administration. Cet équipement, réalisé en 30 mois, est une prouesse industrielle. Il a mobilisé plus de 1.000 ouvriers et utilisé les capacités d'innovation de nombreuses entreprises spécialisées dans les technologies de l'assainissement des eaux.
Derrière les murs
Une organisation simple, rigoureuse et homogène, un traitement architectural sobre employant des matériaux nobles et pérennes affirment le projet comme un équipement de qualité, parfaitement intégré dans le paysage environnant qui a dicté sa conception. Chaque façade a son identité propre. Simplicité et évidence se dégagent dans la volumétrie au profit d'un ordonnancement unitaire et harmonieux à l'échelle du paysage. Horizontalité, rythme régulier et transparence confèrent légèreté et dynamisme à l'ensemble de la réalisation. La qualité des espaces, naturellement éclairés, est renforcée par une ergonomie optimale.
Le SIAAP et Luc Weizmann ont confié à des artistes des interventions plastiques afin de captiver un large public en suscitant la curiosité sur le cheminement méconnu ou mystérieux de l'eau et en l'impliquant dans le combat pour l'environnement. Le sculpteur Jean-Paul Philippe illustre ainsi dans le béton le bouillonnement de "ce qui se passe derrière les murs".
Laurent Perrin