Batiweb : En quelques mots, rappelez-nous le concept de votre fenêtre chauffante

Philippe Richard : Il s’agit d’une fenêtre équipée d’un vitrage recouvert d’une couche d’oxyde métallique chauffant par effet joule. Le verre atteint alors une température comprise entre 17° et 35° et diffuse une chaleur douce et rayonnante, suffisante pour se substituer à un autre mode chauffage. De plus, ce système permet non seulement d’éliminer l’effet paroi froide, si désagréable, mais aussi toute forme de condensation.

Le concept de vitrage chauffant est déjà présent à l’étranger depuis plusieurs décennies, notamment au Canada. Qu’apportez-vous de nouveau ?

PR : Jusqu’à présent, les coûts élevés de la technologie la réservaient aux professionnels, pour éviter la condensation dans des piscines, des jardins d’hiver, ou d’autres bâtiments comportant de grandes surfaces vitrées. Seuls quelques particuliers fortunés pouvaient installer des vitrages chauffants dans des lofts ou des verandas par exemple… Or il est désormais possible de produire une fenêtre rentabilisable dans des dimensions standard. Nous pensons donc que le temps est venu de démocratiser la fenêtre chauffante.

Justement, quels sont les surcoûts d’une telle installation ?

PR : Il faut raisonner au global. Certes une fenêtre chauffante coute plus cher que son équivalent classique, d’une part car le vitrage est plus cher, et d’autre part, parce qu’il faut une surface vitrée d’au moins un tiers de celle de la pièce pour se passer totalement de radiateurs. Mais au final, ce surcout correspond grosso modo au prix d’un radiateur radiant de bonne qualité. Ainsi, si l’on compare à une installation électrique classique l’investissement total est similaire. Par contre, nos premières installations démontrent une économie d’énergie minimale de 25%. Ainsi, dans le neuf, la rentabilité est immédiate. En rénovation, le retour sur investissement est atteint en moins de cinq ans.

Propos recueillis par Olivier Barrelier