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Le LABE soumet les matériaux à l'épreuve du bruit

Publié le 04 juillet 2008

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Il y a dix ans, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) créait le LABE, le Laboratoire Européen d'Acoustique du Bâtiment. L'idée : répondre à la demande croissante, de la part des industriels, d'essais acoustiques en conformité avec les normes françaises, européennes ou internationales. Pour fêter ses dix ans d'existence, le LABE avait ouvert le 1er juillet les portes de son laboratoire d'essais, sous la forme d'ateliers présentant les différents tests réalisés tout au long de l'année par son équipe.
Le LABE consacre 80% de son activité au secteur du BTP. Des industriels de tous bords viennent y faire tester la résistance au bruit de leurs produits avant de les mettre sur le marché. Ainsi, une équipe de 12 personnes réalise chaque années quelques 12.000 mesures. Ici, on parle de nuisance sonore et l'unité de référence est le décibel (dB). Situé à Champs-sur-Marne, à l'intérieur de l'enceinte du CSTB, le LABE comporte neuf postes d'essais sur 2.000 m2. L'intérêt pour les industriels : faire valoir les rapports d'essais lors de la commercialisation de leurs produits.

Carole Horlaville, du CSTB, nous présente les mesures visant à évaluer la transmission des vibrations acoustiques aux jonctions de parois. Le but in fine étant de maîtriser l'impact des produits innovants sur la performance acoustique, on mesure l'affaiblissement vibratoire des jonctions des parois et on cherche à caractériser la performance acoustique des rupteurs thermiques (Dne et Kij). Des mesures s'appliquant aux rupteurs de ponts thermiques, mais aussi aux systèmes de jonctions préfabriqués tels poutrelles, hourdis et dalles alvéolaires.

Dans une autre pièce, "on mesure les pertes par insertion (Dw) de systèmes d'isolation de tuyaux, clapets et brides. On utilise pour cela une chambre non-adhérente (ou réverbérante) de 200 m3 traversée par un conduit en acier, un tuyau cylindrique de 325 mm de diamètre, désolidarisé des parois de la salle", nous explique Carole Horlaville. Le tuyau est excité au moyen d'un haut-parleur émettant un bruit blanc (c'est à dire utilisant toutes les fréquences). Les mesures sont alors effectuées par tiers d'octave, de 100 à 10.000 Hz. "Plus Dw est grand, plus l'élément testé est performant", conclut la chercheuse.

Balnéothérapie bruyante

Dans la pièce voisine, on étudie la performance d'une fenêtre en double-vitrage. Alexandre Cancian, responsable de labo, nous explique comment est effectué la mesure de performance acoustique d'une fenêtre ou d'un bloc-baie : "le produit à tester est monté dans un cadre en béton, placé entre deux salles, l'une d'émission, l'autre de réception. Cette installation permet d'étudier, à partir de sources de bruit omnidirectionnelles, la différence de bruit entre les deux pièces. Ici, on relève 110 dB en entrée et 70 dB en sortie. La performance de ce produit est d'environ –38 décibels". Le LABE dispose ainsi d'une batteries de cadres avec ouvertures variables permettant de tester à peu près tous les modèles du marché.

Lors de cette visite, on pouvait encore assister à des démonstrations de mesure de bruit dans un bain de balnéothérapie, "bruit dont la cause principale est le diamètre des bulles d'eau qui explosent", selon Cyril Robert, du CSTB, qui précise que "des études sont menées actuellement afin de réduire la taille des bulles". A l'étage, Cathy Guigou-Carter nous montre comment est évalué l'impact du bruit de pluie sur une fenêtre de type Velux. Et ainsi de suite, pour toutes les composantes de la construction, du plafond aux fenêtres en passant par les murs.

Laurent Perrin

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