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Transition énergétique : le bâtiment doit redoubler d'efforts, selon l'ONU

Publié le 17 mars 2025

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Rénover, innover, réglementer… Autant de défis que le secteur du bâtiment doit relever pour limiter son impact sur le climat. L'ONU rappelle l'urgence d'agir, car les efforts actuels restent bien en deçà des besoins.
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En 2024, les émissions de CO2 du secteur du bâtiment ont enregistré une baisse pour la première fois depuis 2020, dévoile le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) dans son rapport annuel sur l'état des bâtiments et de la construction. 

La consommation d'énergie du secteur (construction et entretien) a ainsi diminué de 10 % entre 2015 et 2023.

Toutefois, ces efforts restent bien en deçà des attentes : pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, il aurait fallu une réduction de plus de 18 % sur la même période.

Le bâtiment demeure un secteur très énergivore, absorbant 32 % de l'énergie mondiale et étant responsable de 34 % des émissions de CO2. Les matériaux de construction, notamment le ciment et l'acier, contribuent à hauteur de 18 % à ces émissions.

Quant aux énergies renouvelables, leur part dans la consommation du secteur a progressé de 5 % entre 2015 et 2023, mais reste encore loin des 18 % nécessaires.

 

Un manque de réglementation ?

 

Malgré ces avancées, les émissions du BTP ont augmenté de plus de 5 % entre 2015 et 2023, alors qu'elles auraient dû chuter de 28 % pour s'aligner sur les objectifs climatiques.

Cette situation inquiète les experts, qui soulignent que près de la moitié des nouveaux bâtiments construits dans le monde échappent à toute réglementation énergétique.

Parmi les 193 pays signataires de l'Accord de Paris, 80 % mentionnent le secteur du bâtiment dans leurs plans de réduction des émissions, mais seuls 18 % définissent des objectifs chiffrés. Seuls 19 pays disposent de stratégies détaillées, et la France se distingue en étant le seul État à avoir fixé des objectifs contraignants pour atteindre le zéro carbone. Les États-Unis et le Canada, eux, préfèrent s'en tenir à des normes non obligatoires.

 

Doubler les investissements 

 

Face à ce constat, le rapport du Pnue appelle les principales nations émettrices, notamment les membres du G20, à instaurer des mesures pour rendre le bâtiment neutre en carbone d'ici 2028, et pour les autres pays d'ici 2035.

Pour cela, l'ONU estime qu'il faudrait presque doubler les investissements mondiaux dans le secteur d'ici 2030, passant de 270 milliards à 522 milliards de dollars. Cette augmentation permettrait d'accélérer l'innovation, le développement de matériaux bas-carbone et l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments.

 

Marie Gérald (avec AFP)

Photo de Une : Adobe Stock

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