Alors que le réchauffement climatique s’est particulièrement fait ressentir cet été, le Crocis a interrogé près de 200 entreprises franciliennes du BTP et de l’industrie – dont une majorité de moins de 20 salariés – pour mieux cerner leur perception vis-à-vis de la transition écologique, et les actions qu’elles ont déjà mises en œuvre, ou qu’elles prévoient de mettre en place.

Les résultats de l’enquête révèlent que 71 % des chefs d’entreprise ont déjà mis en œuvre des mesures pour intégrer la transition écologique dans le fonctionnement de leur établissement. Dans le détail, ces mesures concernent l’économie circulaire pour 79 %, la RSE (pour 60 %), ou encore la transition énergétique (pour 58 %). Viennent ensuite la gestion de l’eau, la mobilité, la biodiversité, et le changement climatique.

Les domaines les plus concernés. Source : enquête Crocis

Concrètement, ces mesures se traduisent notamment par plus de tri et de recyclage des déchets, une réduction de leur quantité, le choix de fournisseurs locaux pour privilégier les circuits-courts, le recours à des produits moins polluants, et à l’éco-conception.

Sur ce point, le Crocis rappelle qu’un budget d’1,2 milliard d’euros est prévu pour permettre aux industriels français d’investir dans des systèmes de production moins émetteurs de CO2, afin de se rapprocher de la neutralité carbone d’ici 2050.

Des mesures pour réduire les consommations d’énergie

Alors que la crise énergétique est sur toutes les lèvres, le centre d’observation a également interrogé les dirigeants d’entreprise sur les consommations d’énergie. 56 % d’entre eux déclarent avoir déjà mis en place des mesures pour réduire les consommations énergétiques de leur entreprise. Le plus souvent, cela passe par la modernisation du système de chauffage ou de climatisation (pour 43 %), le renouvellement de la flotte de véhicules d’entreprise (pour 33 %), la mise en concurrence des fournisseurs d’énergie (31 %), le pilotage des consommations énergétiques (24 %), la rénovation thermique des locaux (17 %), ou encore le recours à des énergies renouvelables (16 %).

Les actions de réduction des consommations d'énergie. Source : enquête Crocis

D’un point de vue réglementaire, outre le décret tertiaire, une directive européenne devrait s’appliquer en droit français d’ici 2024, et imposer aux entreprises de plus de 250 salariés de rendre des comptes sur la prise en considération des enjeux environnementaux dans l’ensemble de leur chaîne de valeur.

Parallèlement à ces initiatives, de nombreux chefs d’entreprise soulignent la difficulté d’intégrer la transition écologique, notamment avec les difficultés économiques actuelles et les autres priorités à gérer. Parmi les autres freins évoqués : le coût, le manque de temps, ou encore le manque de connaissances et/ou de compétences en la matière, nécessitant plus d’accompagnement technique et financier.

Enfin, 53 % estiment ne pas être suffisamment informés sur les ZFE-mobilité et les contraintes éventuelles pour leur entreprise, et 63 % seraient favorables à une aide financière pour acheter des véhicules propres.

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock