Sur Batimat, le DG de Saint-Gobain appelle à accélérer les rénovations globales
À l’occasion du Mondial du Bâtiment, Benoît Bazin, directeur général du groupe Saint-Gobain a appelé à lancer un « plan Marshall de la rénovation » des bâtiments, soulignant son bénéfice pour la décarbonation, le climat, le pouvoir d’achat et le confort, alors que la France compterait 7,2 millions de passoires énergétiques, selon un dernier bilan de l’Observatoire National de la Rénovation Énergétique (ONRE) publié fin juillet.
Le directeur général de Saint-Gobain a estimé qu’il était nécessaire de privilégier les rénovations globales plutôt que d’accorder des aides pour des rénovation par geste. « Installer une pompe à chaleur dans un appartement mal isolé, c'est comme utiliser la climatisation dans une voiture fenêtres ouvertes », a-t-il déclaré.
Inclure les banques dans le défi de la rénovation énergétique
Si les aides du dispositif MaPrimeRénov’ doivent encore être augmentées et passer à 2,5 milliards d’euros en 2023, Benoît Bazin a estimé que les banques devraient également jouer leur rôle en faveur de la rénovation énergétique.
« En France, les banques ne prennent pas de risque sur le bien immobilier mais raisonnent uniquement en termes de risque sur l'emprunteur et que le logement soit en catégorie (énergétique) G ou A, elles s'en moquent (...) or les prêteurs devraient s'intéresser à ce sujet dans un environnement où l'énergie va couter quatre fois plus cher, et où la capacité à rembourser un emprunt peut en être affectée. Le pouvoir d'achat sera d'autant meilleur que l'emprunteur ne dépense pas son salaire dans sa facture énergétique », a-t-il souligné.
Alors que la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) pour les produits et matériaux de construction et du bâtiment (PMCB) entre en vigueur au 1er janvier 2023, le directeur général a également précisé que le groupe Saint-Gobain prévoyait d’accélérer dans le recyclage.
Enfin, dans le cadre de la crise énergétique qui sévit actuellement, le groupe a précisé ne pas avoir subi de fermeture d’usine, et que sa couverture énergétique était assurée à 60 % pour 2023 (contre 80 % en 2022).
Claire Lemonnier (avec AFP)
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