Réseaux de chaleur : la bonne solution de chauffage pour l’hiver
Les jours se raccourcissent et le froid s'installe peu à peu, entraînant de facto une hausse de la consommation d’énergie pour les ménages français. À l’approche de l’hiver, et dans un contexte d’imprévisibilité des marchés dûe notamment à la guerre en Ukraine, il est primordial d'accélérer la transition énergétique, afin de pouvoir continuer à chauffer au mieux les Français, tout en préservant leur pouvoir d’achat.
L’une des solutions les plus viables pour répondre à ces enjeux est le réseau de chaleur. Pour rappel, ce système de distribution de chaleur, produite de façon centralisée, permet de desservir plusieurs usagers, alors que la production de chaleur répresente près de la moitié de la consommation énergétique en France, devant les transports et les usages spécifiques de l’électricité.
En France, il existe actuellement 898 réseaux de chaleur fournissant de la chaleur bas carbone, essentiellement à partir de gisements locaux d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R). Si l’on y ajoute la sobriété et l’efficacité énergétique, l’exploitation maîtrisée des EnR&R locales apporte la meilleure réponse possible pour lutter contre la précarité énergétique, selon AMORCE, réseau de collectivités territoriales et d’acteurs locaux engagés dans la transition écologique, et la Fédération des Services Energie Environnement (FEDENE).
Accélérer la mise en place de réseaux de chaleur sur tout le territoire
À ce jour, plus de 1 600 projets ont été identifiés, dont 1 337 créations de nouveaux réseaux dans des communes de toutes tailles. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a lancé un appel à projet « une ville, un réseau » pour accélérer la création de réseaux de chaleur et de froid dans les villes de moins de 50 000 habitants. La mesure rassemble 190 dossiers, témoignant de la volonté grandissante des collectivités de se doter de réseaux de chaleur vertueux.
Ce rythme reste toutefois insuffisant pour la FEDENE-SNCU, syndicat professionnel qui regroupe les gestionnaires publics ou privés des réseaux de chaleur et de froid, et pour AMORCE. Selon eux, pour tripler le rythme de développement des réseaux vertueux, il est nécessaire de :
- Porter le budget du Fonds chaleur à 750 millions d’euros en 2023 à 1 milliard d’euros dès 2024
- Doter l’ADEME des moyens humains nécessaires pour accompagner les collectivités et les opérateurs dans leurs projets
- Poursuivre la décarbonation des réseaux de chaleur existants
- Favoriser le développement de la récupération de la chaleur fatale de l’industrie et des déchets
Moins d'impact énergétique, environnemental et sur le porte-monnaie
Le second atout des réseaux de chaleur concerne le portefeuille des Français. Plus de 75 % de la consommation énergétique des foyers du pays est dédiée au chauffage et à l’eau chaude sanitaire. Le prix de vente moyen de la chaleur livrée par les réseaux est resté relativement stable, avec une hausse de 1,5 % entre 2020 et 2021 pour les réseaux de chaleur alimentés à plus de 50 % d’EnR, contre 23 % pour les réseaux moins vertueux, plus dépendants aux énergies fossiles. Le prix moyen de vente des réseaux de chaleur était de 80€ HT/MWh en 2021. |
Jérémy Leduc
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