Rénovation énergétique globale : la clé pour des logements plus confortables et des villes plus vertes
Rénover, isoler, des démarches essentielles
Les différentes réglementations mises en place ces dernières années ont permis de rajeunir le parc immobilier français. Cela s’est fait notamment grâce à la construction de bâtiments neufs respectant des exigences plus élevées en matière énergétique à travers l’utilisation de nouveaux matériaux plus performants. Or, cet effort n’a pas été suffisant face au très grand nombre de bâtiments anciens aujourd’hui qualifiés de « passoires énergétiques ».
Il devient désormais essentiel de rénover massivement pour des performances acoustiques et thermiques à la hauteur des attentes environnementales actuelles.
Les avantages sont aussi bien financiers qu’écologiques, à un niveau individuel comme collectif.
Une isolation performante, un avantage pour tous
Différences de températures entre les pièces, traces d’humidité et moisissures ou encore courants d’air sont les signes d’une mauvaise isolation. Parfois discrets, il ne faut cependant pas les ignorer.
En réalisant des travaux de rénovation thermique, le premier avantage est bel et bien financier : moins de déperditions d’énergie, moins de chauffage et donc moins de consommation d’énergie pour des factures réduites. L’investissement initial sera vite remboursé et le bien, en respectant les dernières normes environnementales, prendra de la valeur.
Un logement, un local ou un bureau bien isolé apporte également un plus grand confort. Été comme hiver, les occupants bénéficient d’une température intérieure constante, sans infiltration d’air ou d’humidité. L’isolation thermique va de pair avec l’isolation phonique qui apporte quant à elle plus de calme. Les risques pour la santé liés à la pollution sonore extérieure, à l’humidité et aux autres désagréments d’un bâti mal isolé sont donc réduits.
En plus de préserver la santé et de favoriser une habitation plus saine, une isolation performante contribue évidemment à réduire l’empreinte carbone en rejetant moins de CO2. Rénover l’isolation thermique, c’est ainsi s’inscrire dans une démarche de développement durable. En effet, la durée de vie moyenne des nouveaux systèmes d’isolation atteint désormais 50 ans, allongeant ainsi la solidité et la durabilité des bâtiments.
Identifier les besoins d’isolation
Comme on a pu le voir, les avantages d’une bonne isolation sont nombreux. Pour en profiter pleinement, il faut identifier les différents types de travaux qui peuvent être entrepris au sein d’une habitation ou d’un local.
L’un des principaux points de déperdition de chaleur est le toit (jusqu’à 30 %). Préserver son étanchéité est donc primordial. Pour cela, des travaux peuvent être réalisés au niveau du revêtement pour éviter toute infiltration et/ou au niveau des combles. Que ces derniers soient des combles aménagés ou des combles perdus, une isolation adaptée améliorera considérablement la performance énergétique d’une habitation.
Il est ensuite possible de procéder à uneisolation thermique par l’intérieur (ITI). Facile et rapide à mettre en œuvre, cette méthode a fait ses preuves pour réguler la température et faire des économies d’énergie tout en préservant l’aspect extérieur de l’habitation.
Pour faire face au 20 à 25 % de chaleur perdue par les murs, une isolation thermique par l’extérieur (ITE) est également recommandée. En plus d’isoler, elle a aussi l’avantage de protéger la façade et de l’embellir.
Les planchers, responsables de 7 à 10 % de déperdition de chaleur, ne sont pas à négliger au moment de travaux de rénovation de l’isolation. Les portes, les fenêtres, les gaines et les prises de courant peuvent aussi représenter des défauts d’étanchéité qu’il convient de réparer pour une meilleure performance énergétique.
Optimiser les coûts avec la rénovation globale
Bien que les avantages d’une meilleure isolation soient nombreux, l’efficacité de chacun de ces dispositifs d’isolation ne sera optimale que si l’entièreté d’un bâtiment est rénovée.
L’idéal est ainsi de mener une rénovation globale du bâtiment pour égaler la norme Bâtiment Basse Consommation (BBC) imposée aux bâtiments neufs. Cela consiste à mener tous les travaux d’amélioration thermique d’un logement en une seule fois pour une meilleure efficacité énergétique et une optimisation des coûts. Bien que cette option existe depuis quelques années, elle est encore trop rarement choisie par les propriétaires. En effet, un tel projet peut faire peur, notamment en termes de budget.
Cependant, la rénovation globale pourrait connaître un nouvel élan, notamment grâce à la crise liée à la Covid-19. Les propriétaires se sont en effet rendu compte de l’importance d’un logement confortable et sont prêts à dépenser plus pour cela. De futurs incitatifs financiers comme la CEE rénovation globale ou MaPrimeRenov’ pourront aussi contribuer à un développement de ce type de chantier.
Pour mener à bien une rénovation globale, il est indispensable de faire appel à un professionnel (architecte par exemple) ou un groupement de professionnels qui pourra évaluer les besoins de rénovation et prendre en charge le projet dans son intégralité.
Une démarche individuelle qui contribue à l’effort collectif
En multipliant les projets de rénovation globale, non seulement le confort des habitations sera amélioré, mais cela contribuera fortement à l’effort national pour réduire la production de CO2. En effet, en matière d’émissions de gaz à effets de serre, le bâtiment reste l’un des secteurs les plus polluants en France, lors de la construction du bâtiment et pendant toute la durée de vie de celui-ci.
Jusqu’ici, les efforts fournis ont été principalement concentrés sur le neuf, mais les logements anciens aux performances énergétiques médiocres restent très nombreux. Bien que des aides gouvernementales y aient été consacrées auparavant, celles-ci ont été assez peu utilisées, principalement à cause d’un manque d’informations des particuliers comme des professionnels et de démarches parfois trop compliquées.
La massification de la rénovation thermique des bâtiments anciens tient désormais un rôle primordial dans les objectifs de neutralité carbone que souhaite atteindre la France dans les prochaines années. À la suite de la présentation du Plan de relance, de nouveaux budgets ont été débloqués afin de financer plus de rénovations thermiques et de rénovations globales.
L’isolation des bâtiments au cœur des enjeux écologiques nationaux
Le gouvernement a clairement mis la transition écologique au cœur de son plan France relance en y consacrant 30 milliards d’euros de budget au total. La « rénovation des logements privés, la rénovation des bâtiments publics et du parc social ainsi que l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires des PME et TPE » bénéficieront d’un investissement de 6,7 milliards d’euros.
L’objectif est ainsi d’inciter tous les acteurs concernés à contribuer à un parc immobilier français plus vertueux. Cela permettra également de relancer le secteur du bâtiment, durement touché par la crise sanitaire.
La coopération des artisans et professionnels du bâtiment est essentielle pour donner de l’énergie à cette reprise et faciliter la mise en œuvre de chantiers de rénovation globale.
Aides financières : levier de la relance et de la rénovation énergétique
Pour lancer une massification de ces rénovations et atteindre les objectifs de performance carbone, différentes aides financières vont être lancées ou prolongées par le Gouvernement.
Des crédits d’impôt, des subventions locales ou encore des primes spécifiques pour la rénovation d’une toiture ou des combles contribuent à l’amélioration des isolations. On note ainsi le « Coup de pouce Chauffage », le « Coup de pouce Isolation », le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) 2020 ou encore l’éco-prêt à taux zéro.
MaPrimeRenov’, mise en place en janvier 2020 et accessible à tous les ménages depuis octobre, incite à la rénovation globale des habitations. En effet, un « forfait rénovation globale » est prévu pour encourager les bouquets de travaux tout comme le forfait assistance à maîtrise d’ouvrage qui permet de se faire accompagner dans la réalisation de ses travaux.
Accompagner pour une meilleure efficacité
Par manque d’informations ou de clarté, certaines des aides déjà existantes auparavant n’étaient pas toujours utilisées. Il est donc important d’accompagner et d’informer tous les acteurs impliqués pour une plus grande efficacité.
Le Plan Bâtiment Durable, qui fédère les acteurs du bâtiment autour des objectifs de performance énergétique, s’assure ainsi que les financements publics prévus pour la rénovation thermique soient accessibles aux particuliers et aux entreprises. Il a pour rôle de mobiliser les collectivités territoriales et d’être l’intermédiaire entre pouvoirs publics et privés afin d’atteindre les objectifs énergétiques recherchés.
Pour les acteurs qui souhaiteraient aller plus loin, un label Plan Bâtiment Durable sera mis en place. Il s’appliquera, sur la base du volontariat, aux constructions neuves comme aux rénovations.
Son objectif est d’anticiper et de dépasser les nouvelles réglementations de la RE2020. Cette dernière, qui devait entrer en vigueur cette année, a finalement été repoussée à l’été 2021 dans le contexte de la crise de la Covid-19. Pour rappel, la RE2020 vise la neutralité carbone des bâtiments neufs en passant par l’utilisation de matériaux aux émissions de gaz à effets de serre limitées et en incitant au maximum à l’utilisation d’énergies renouvelables.
Elsa Bourdot
Photo de une : Adobe Stock