Rénovation énergétique : des propriétaires motivés, mais encore trop de freins à lever
Dans un contexte d'inflation généralisée et de tensions sur le marché de l’énergie, les Français semblent de plus en plus sensibles à la question de la rénovation énergétique.
C’est en tout ce qu’affirme le dernier sondage Ipsos pour Nexity, qui indique que 55 % des Français se sentent personnellement concernés par la rénovation énergétique des logements. Un chiffre important, en corrélation avec le sentiment qu’ils ont d’habiter dans une passoire thermique (29 % d’entre eux) ou d’en louer une (33 %).
Des propriétaires prêts à faire les démarches pour éco-rénover
51 % des propriétaires habitant une passoire thermique se disent ainsi prêts à faire les démarches pour rénover énergétiquement leur logement, et plus de 60 % des propriétaires bailleurs sont prêts à faire les démarches pour éco-rénover le ou les logements qu’ils louent, soit à la suite du départ de leur locataire (65 %), soit de leur propre initiative (62 %).
Dans un contexte où le coût de l’énergie a considérablement augmenté, 49 % d’entre eux ont le sentiment qu’au cours des deux dernières années, la part du logement dans leur budget global a augmenté, et même « beaucoup augmenté » pour plus d’1 Français sur 5 (22 %).
Ainsi, pour la majorité des répondants, éco-rénover le logement dont ils sont propriétaires rime avec réduire sa facture énergétique (78 %), avant l’amélioration du confort intérieur (73 %), et la valorisation du patrimoine immobilier (44 %).
Selon Ipsos, la connaissance générale du sujet et de ses enjeux est d’ailleurs relativement bonne. En effet, 63 % des Français savent que la rénovation globale d’un logement est plus rentable à terme que la combinaison de petits travaux.
Des freins financiers et pratiques
Mais alors que la moitié des propriétaires envisagent d’entamer des démarches de rénovation énergétique, certains freins semblent peser dans la balance chez certains d'entre eux. 52 % des Français n’envisagent pas d’éco-rénovation de leur logement, expliquant que le budget alloué à ces travaux est trop important pour leurs finances.
La banque est d’ailleurs le deuxième interlocuteur (derrière France Rénov') vers lequel ils se tournent pour entreprendre les démarches et gérer les travaux. « Signe de l’importance de la problématique du financement dans le passage à l’acte de rénovation », souligne Ipsos.
Outre l'obstacle financier, les Français éprouvent des difficultés sur la manière d’entreprendre ces rénovations. 33 % disent ne pas savoir par qui et comment se faire accompagner, et 31 % ne pas savoir comment identifier les entreprises sérieuses, et craignent des arnaques. Un passage à l’acte également freiné par un déficit de lisibilité des aides de l’État, puisque 69 % des Français jugent qu’« il n'est pas facile de s’y repérer ».
Cette conjonction de facteurs pourrait « conduire à un risque réel de résignation », indique Ipsos, « avec des propriétaires qui envisagent de vendre faute de pouvoir rénover, et des locataires qui majoritairement acceptent une situation de fait ».
Marie Gérald
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