ConnexionS'abonner
Fermer

« Reconnaître les compétences des artisans de la rénovation énergétique », P. Million

Publié le 08 décembre 2016

Partager : 

Alors que l’UFC-Que Choisir publiait ce mercredi un rapport critiquant ouvertement les artisans de la rénovation énergétique, ces derniers ont fait part de leur mécontentement, défendant leur profession et leurs savoir-faire. L’un d’entre eux, Philippe Million, gérant d’Everest Isolation et lauréat national du prix de l’artisanat Stars & Métiers, revient aujourd’hui sur la certification RGE et livre son avis sur les observations menées par l’UFC.
« Reconnaître les compétences des artisans de la rénovation énergétique », P. Million - Batiweb

Que pouvez-vous nous dire sur votre activité ?

Philippe Million : Everest Isolation est une société que j’ai créée en 1999, d’abord tout seul, puis qui a évolué au fil des années. Aujourd’hui, nous sommes spécialisés dans l’isolation, qui est un secteur en plein essor, nous assurant une croissance annuelle de près de 17%. La société emploie actuellement 33 personnes, et nous intervenons notamment dans l’isolation des combles et du plancher, le remplissage des contre-cloisons, ou encore les ventilations mécaniques. Dans ce sens, nous proposons un large panel de produits, aussi bien industriels que biosourcés : laine de verre, de roche, mouton, coton, etc. Nous intervenons d’abord auprès du client pour lui proposer un conseil, puis un devis. Notre but est avant tout de prioriser l’intérêt de nos clients pour leur permettre de vivre dans des maisons saines. Par ailleurs, nous avons été l’une des premières entreprises à être labélisée RGE. À tel point que nous avons déjà passé le premier audit l’année dernière, au terme duquel nous avons gardé la certification.

Que pensez-vous du rapport publié par l’UFC-Que Choisir ?

P. M : Je pense qu’il y a une part de vrai dans ce rapport, mais l’UFC-Que Choisir ne doit pas se focaliser uniquement sur certains éléments. Le dossier RGE n’est pas simple à monter, et la certification ne s’obtient pas facilement. En revanche, certaines entreprises RGE font appel à des sous-traitants, qui ne sont pas, eux-mêmes, certifiés. Il existe effectivement des sociétés qui font appel à des commerciaux qui démarchent les clients et leur proposent des prix plus élevés que le marché. Je pense que, lors de la formation RGE, le dossier qui va être monté devrait intégrer une fiche d’identification de l’entreprise qui démontre qu’elle a la capacité de réaliser par elle-même les travaux de rénovation énergétique, plutôt que de passer par des sociétés commerciales dont on ignore si elles sont labélisées. Il faut également mettre en place un encadrement de prix, afin d’éviter tout déport. D’un côté, le rapport de l’UFC-Que Choisir permettra peut-être de faire évoluer la situation. En revanche, je suis contre le fait de dire que l’artisanat est mal fait. De nombreux professionnels se battent pour que leur travail soit reconnu.

Comment parvenez-vous, à votre niveau, à répondre aux exigences de la qualification RGE ?

P. M : En premier lieu, nous sommes présents pour conseiller le client et lui proposer un devis correspondant à ses besoins et à ses moyens. Nous lui accordons ensuite un temps de réflexion pour qu’il choisisse lui-même ses produits. Aujourd’hui, nous pouvons considérer que sur 100 devis émis, nous en avons 85 qui nous reviennent. Nous avons vraiment à cœur d’expliquer comment fonctionnent nos produits et, surtout, d’indiquer les aides possibles dont peuvent bénéficier les particuliers. Je demande également à ce que mes collaborateurs montrent leur travail aux clients. C’est une preuve de qualité, de respect et de fiabilité.

Aujourd’hui, quelles sont vos perspectives d’avenir ?

P. M : Le métier de l’isolation a encore de beaux jours devant lui ! 13 millions de Français sont encore en précarité énergétique. Il est donc de notre ressort de répondre à leurs besoins, et de leur permettre de se chauffer convenablement et à moindre coût. Il faut savoir également que nous travaillons chez les bailleurs sociaux. Nous désirons utiliser les Certificats d’économie d’énergie pour réduire au maximum la facture énergétique de ces derniers. Mais ce que j’ai surtout envie pour la filière, c’est que les artisans soient reconnus pour leurs compétences et que les emplois soient pérennisés.

Propos recueillis par Fabien Carré
Photo de Une : ©F. Maréchal/Stars & Métiers

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.