Alors que Donald Trump se retire de l’Accord de Paris, le World Green Building Council (World GBC) a publié un rapport concernant les engagements que se doit de prendre le secteur du BTP en faveur de l’environnement.

Dans un monde où la prise de conscience écologique semble s’être quasiment généralisée, et où les conséquences d’un réchauffement climatique accéléré peuvent êtres dramatiques, il apparaît plus que jamais nécessaire que les professionnels du Bâtiment luttent à leur niveau afin de maintenir le réchauffement à moins de 2 degrés, limite inscrite dans l’Accord de Paris.

En effet, la construction est responsable au niveau mondial d’autant d’émissions que la Chine, l’un des plus gros pollueurs mondiaux. Aux yeux du World GBC, dont l'association HQE fait partie, il est donc urgent de « prendre le virage du zéro net carbone d’ici 2050 ».

Ce qui est fait, et ce qui reste à faire

Aujourd’hui, seulement 500 bâtiments tertiaires et 2 000 bâtiments résidentiels « zéro net carbone » sont recensés à travers le monde, soit moins de 1% de tous les bâtiments dans le monde (et sûrement même moins de 0,00001%). Autant dire que l’effort sera considérable pour atteindre les engagements de l’Accord de Paris.

D’autant plus que le parc mondial de bâtiments est actuellement de 223 milliards de m2, et qu’il devrait doubler d’ici 2050, pour atteindre 415 milliards. Pour répondre aux desiderata de l’Accord de Paris, la clé est bien entendu la rénovation.

Mais hélas, les taux de rénovation zéro carbone actuels concernent moins de 1% du parc existant chaque année. Non seulement les constructions zéro carbone ne sont pas assez nombreuses, mais c’est également le cas des rénovations !

Ces dernières devraient augmenter de 3% chaque année à partir de 2017 pour atteindre les objectifs fixés. Et mieux vaut s’y atteler dès maintenant, car chaque année de retard sera encore plus difficile à rattraper.

« Si nous souhaitons éviter les pires conséquences du changement climatique, une transformation radicale et ambitieuse est absolument nécessaire pour passer d’un monde à quelques milliers de bâtiments zéro net carbone à un monde où ils seraient des milliards », a déclaré Terri Wills, la Directrice du World GBC. « Les entreprises, gouvernements et ONG détiennent la clé de cette transformation, mais ils doivent s’engager massivement dans le passage à l’acte. Il est possible de réussir cette trajectoire, mais pour ce faire, nous devons commencer dès aujourd’hui ».

Le rapport rappelle également que les bâtiments « zéro net carbone » contribuent non seulement à la lutte contre le changement climatique, mais aussi à la création d’emplois, à la réduction des coûts de l’énergie pour les ménages ainsi qu’à la lutte contre la précarité énergétique.

Comme chacun le sait, la question du développement durable ne relève pas des moyens (le monde a de quoi financer un tel effort, même si l’investissement ne sera pas aisé), ni de l’ignorance (le réchauffement climatique et ses répercussions sont des faits désormais reconnus), mais de la volonté. Pendant longtemps, les belles paroles se sont enchaînées, sans réalisation concrète derrière. Des progrès ont été faits ces dernières années. Espérons qu’ils en appellent d’autres.

F.T
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