Projet de loi anti-gaspillage : la FFB réagit aux propos tenus sur les déchets du bâtiment
Etudié en Conseil des ministres ce mercredi 10 juillet, le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire vise à favoriser le recyclage et la réutilisation dans tous les domaines de la vie courante : de l’alimentaire au textile, en passant par le bâtiment. A ce sujet, le Ministère de la Transition écologique et solidaire a affirmé que le projet de loi devait « permettre de gérer plus efficacement les déchets issus de la construction ». « Alors que le secteur du bâtiment produit aujourd’hui l’équivalent de plus de 700 kilos par an et par Français de déchets, les performances de recyclage de la filière ne sont pas satisfaisantes » a-t-il jugé dans un communiqué.
« Des informations incomplètes ou erronées »
Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir la FFB, les jugeant « erronés » : « Des informations incomplètes ou erronées, qui stigmatisent injustement le bâtiment, ont trop souvent circulé », a ainsi réagi la fédération.
« Les déchets du bâtiment et des travaux publics représentent certes 70 % des déchets en France, soit 228 millions de tonnes. Mais il est essentiel de souligner que 93 % de ces déchets sont des déchets inertes (gravats, terre non polluée, béton, enrobé, brique, tuile, etc.). Conformément à l’objectif européen, ils sont déjà valorisés aux 2/3, principalement en sous-couches routières et en remblais de carrière », a-t-elle ajouté.
Distinguer les déchets issus du gros œuvre de ceux de second œuvre
La FFB a rappelé que ces déchets de gros œuvre étaient à distinguer de ceux issus du second œuvre (bois, plâtre, verre, isolants…), « qui ne représentent que 10 millions de tonnes, soit 3 % des déchets produits en France ». Si la fédération concède que ces 3% de déchets ne sont revalorisés qu’à moins de 50% en moyenne, cette dernière souligne les disparités en fonction des matériaux. Selon elle, le métal est recyclé à 90% et le bois à 75%, tandis que les filières de recyclage n’en sont qu’à leurs prémices pour les isolants, la moquette, ou certains plastiques.
Rendre les déchetteries publiques davantage accessibles pour lutter contre les dépôts sauvages
Pour financer le recyclage et « renforcer le maillage territorial en points de collecte », la FFB propose la mise en place d’une contribution « prélevée sur une assiette large de produits et matériaux (y compris ceux qui sont importés ou vendus en GSB aux particuliers) ».
Elle propose également de rendre les déchèteries publiques davantage accessibles aux artisans, alors que « 20 % n’accueillent pas les déchets du secteur », et d’étendre les horaires. « Une tarification et des horaires adaptés aux professionnels doivent être mis en place, au risque voir se développer les dépôts sauvages », alerte-t-elle.
« Nous faisons de la lutte contre les dépôts sauvages une priorité. Augmenter le nombre de points de collecte publics comme privés est une condition sine qua non pour y parvenir », conclut Jacques Chanut, président de la FFB.
C.L.
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