« Le biosourcé représente environ 10 % du marché en volume en France », Adovi Adoté (URSA)
« Historiquement, nous avons dans notre portefeuille des solutions à base de laine de verre et de polystyrène extrudé, et aujourd’hui, nous élargissons notre gamme d’isolants avec deux nouveaux produits. D’un côté "Uptex", qui est fabriqué à base de textiles recyclés, et de l’autre "Upwood", à base de fibres de bois. Ces derniers nous permettent de couvrir l’ensemble des besoins de nos clients finaux », introduit Adovi Adoté, directeur général d’URSA France qui a pris ses fonctions il y a un an.
Uptex ©URSA
Upwood ©URSA
Les isolants biosourcés et écosourcés, un marché en plein essor
L’objectif d’URSA : réduire l’empreinte carbone de ses produits et répondre aux besoins du marché, de plus en plus friand en solutions biosourcées et écosourcées.
« Le biosourcé représente aujourd’hui en France environ 10 % du marché en volume. Notre ambition à terme, c’est d’avoir à peu près 10 % des volumes que l’on vend en France qui soient à base de solutions biosourcées ou écosourcées », précise le DG d’URSA France.
Recycler des matelas en isolants
La particularité d’Uptex ? L’isolant est composé à 85 % de matelas recyclés collectés et retransformés en France. Alors que 3,5 millions de matelas sont jetés chaque année dans l’Hexagone, l’objectif est de leur donner une seconde vie.
« Nous avons fait un partenariat stratégique avec l’un des leaders de cette technique. Notre objectif, à travers ce lancement de produit, c'était de mettre en avant la circularité et le recyclage d'un produit du quotidien. Il est recommandé de changer de matelas tous les 10 ans. Du coup il nous semblait intéressant de réutiliser cette matière qui peut avoir une seconde vie et qui peut se transformer en isolant d’une durée de vie de 50 ans », nous explique Shadé Olajidé, directrice marketing et solutions durables d’URSA France.
Principalement composé de coton et polyester, Uptex offrira un confort de pose, et présentera également l’avantage de pouvoir se stocker en extérieur « grâce à son packaging et à la technique d’emballage de la palette », souligne Shadé Olajidé.
Mais quid des performances thermiques et acoustiques de ces deux nouveaux isolants qui pourront être posés en combles aménagés, en combles perdus, et pour l’isolation des murs par l’intérieur ? « Upwood aura un lambda de 36 et Uptex un lambda de 37, face à notre gamme en laine de verre qui va de 32 à 40», nous répond Shadé Olajidé.
Une stratégie de distribution qui mise sur le panachage
Pour amener ses clients à se tourner vers cette nouvelle gamme biosourcée et écosourcée, URSA mise notamment sur le panachage.
« Nos clients peuvent maintenant panacher la totalité de nos gammes d’isolants sur une seule et même livraison », précise Adovi Adoté. « Qu’ils aient plus ou moins besoin de laine minérale de verre, de polystyrène extrudé ou d’isolants biosourcés, nous sommes en capacité de leur livrer les quantités souhaitées, panachées dans un seul et même camion, et ce, dès les plus petites quantités », ajoute-t-il.
Un marché chahuté, mais qui va vers une amélioration ?
Interrogé sur le marché du neuf et de la rénovation, le directeur général d’URSA reconnaît que la conjoncture a été difficile, mais entrevoit des éclaircies avec la baisse actuelle des taux d’intérêts.
« Le marché dans son ensemble reste complexe en 2024, avec un effet cumulé de l'inflation, qui a atteint un pic l'année dernière, mais qui a vraiment ralenti, voire même qui a baissé cette année, notamment sur les matériaux de construction. Nous avons recalibré nos prix pour donner du pouvoir d’achat à nos clients et leur permettre de pouvoir isoler, notamment dans un contexte où le coût de l’énergie reste élevé et où plus de 5 millions de passoires thermiques ont besoin d’être isolées en France. Les taux d’intérêts baissant également, nous restons confiants sur le fait que cela va permettre de rebooster le marché», conclut-il.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Adovi Adoté