« La transition énergétique de la France est vitale », selon l’Agence internationale de l’énergie
Ainsi, si elle félicite la « [mise] en marche des réformes majeures en faveur d’un approvisionnement énergétique plus sûr, plus économique et plus durable », l’AIE pointe malgré tout un manque d’« investissements significatifs dans l’efficacité énergétique ».
Des progrès notables…
L’Agence nuance néanmoins ses propos, relevant certains aspects positifs de la politique menée par la France en matière d’énergie. Le cadre ambitieux fixé par le gouvernement est notamment salué, avec une mention spéciale pour le vote de la Loi sur la Transition énergétique en 2015.« Elle [La France, ndlr] a en outre mise en place de nouvelles politiques d’envergure, incluant des budgets carbone et une tarification du carbone, des incitations fiscales et des financements considérables pour leur mise en œuvre », note l’AIE.
L’AIE rappelle également certains chiffres encourageants. Par exemple, « l’intensité carbone […] a baissé de près de 30% par rapport à son niveau de 2004 » et « les émissions de CO2 issues de la combustion d’énergie ont connu un déclin rapide », si l’on excepte le secteur des transports. En parallèle, 3,3 gigawatts de centrales à charbon ont été fermées depuis 2012.
…malgré la nécessité de redoubler d’efforts
Ce bilan ne parvient cependant pas à dissimuler les lacunes que connaît le pays pour installer durablement sa politique environnementale. L’AIE est formelle : s’il est vrai que « la France a vu la part de ses énergies renouvelables augmenter » (atteignant 15% de la consommation finale totale en 2014), elle est encore bien loin d’atteindre ses objectifs de 23% à horizon 2020.« Les objectifs ont été remplis pour le solaire photovoltaïque et la biomasse, qui représentent à eux seuls plus de 36% de l’augmentation de la part des énergies renouvelables depuis 2005, mais un retard doit être comblé pour les énergies hydraulique, éolienne et thermique », poursuit l’Agence.
De plus, cette dernière déplore un manque de « visibilité à long terme du financement » des EnR qui empêche la France de réussir sa transition énergétique. L’AIE conseille ainsi que la trajectoire du prix du carbone dans les lois de finances annuelles soit respecté et qu’une « rémunération efficace sur le marché de l’électricité » soit mise en place.
Quant à l’objectif de la France de réduire la part du nucléaire de 78% en 2015 à 50% dix ans plus tard, il semble difficile à atteindre pour l’AIE étant donnée « la part importante du nucléaire dans le mix français et le parc nucléaire de 30 ans. » Pour remplir cet objectif, la France aurait donc à fermer de nombreuses centrales.
Les cinq conseils de l’Agence
Au final, l’AIE liste cinq recommandations clés pour permettre à la France de réussir sa transition énergétique. Parmi celles-ci, la nécessité de « garantir la visibilité à long terme du financement » de la politique du pays, et l’évaluation des « progrès obtenus ». D’autre part, si la France veut atteindre son objectif de 50 de nucléaire dans le mix de production électrique, il est indispensable qu’elle s’assure de la sécurité d’approvisionnement.La poursuite de « l’élargissement de l’assiette fiscale pour le financement du soutien » aux EnR, « faire de l’efficacité énergétique dans les petites et moyennes entreprises une véritable priorité politique » et « continuer à œuvrer pour l’ouverture du marché » sont autant d’autres recommandations qui pourraient, d’après l’AIE, aider la France à atteindre ses objectifs.
F.C