« L’intensification des objectifs climatiques exige un changement de paradigme » (Fedene)
Après avoir constaté l’urgence de la lutte contre le dérèglement climatique, l’Union européenne avait lancé en décembre 2020, le Pacte vert pour l’Europe, avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. De plus, en juillet dernier, la Commission européenne avait amendé le Green Deal avec le « Fit for 55 » en vue d’atteindre une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais jusqu’à présent, la consommation énergétique nationale décroît de l'ordre de 0,76 % par an, à défaut de l’objectif fixé à -1,55%.
« Le compte n’y est pas », ont ainsi alerté les membres des syndicats de la Fedene lors de leurs rencontres annuelles. « L’intensification des objectifs justifiés par l’urgence climatique exige un nécessaire changement de paradigme », a souligné Pascal Roger, président de la fédération.
13 propositions d’actions
Bien que l’ensemble des mesures ont été mises en œuvre ou touchent à leur fin, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé l’accélération du verdissement des réseaux existants, « sans attendre les renouvellements de concession et pour favoriser la construction de réseau de chaleur dans des EPCI de moins de 50 000 habitants ».
Dans ce cadre, la fédération a dévoilé 13 propositions d’actions, portant notamment sur le verdissement de la chaleur, le rafraîchissement urbain, la rénovation des copropriétés, la récupération de chaleur fatale, ou encore le développement des démarches de services intégrés et fondés sur la performance. Développés sur un ensemble de mesures d’accompagnement dans le cadre du groupe de travail ministériel « chaleur et froid renouvelables », ces projets pourront s’appuyer sur un levier financier à hauteur de 600 millions d’euros, au regard des 350 millions d’euros actuels, ainsi que sur la publication d’un décret qui acte la classification des réseaux de chaleur et de froid renouvelables comme « prioritaires » par rapport aux autres modes de chauffage plus carbonés.
« Les objectifs à atteindre sont élevés, ambitieux et constituent à ce titre un véritable challenge collectif et transversal qui nécessite un parfait alignement », souligne la fédération, précisant que ce changement de méthode peut être « une source d’emplois et de carrières au sein de la filière des services énergétiques ». En effet, les besoins actuels de recrutement de la filière comptent plus de 5 000 emplois par an, et demandera dans les années à venir des besoins allant jusqu’à plus de 10 000 recrutements par an.
Marie Gérald
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