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L’association « Equilibre des énergies » dénonce un DPE anti-électricité

Publié le 22 juillet 2011

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Lancée le 21 juin dernier, et présidée par Jean Bergougnoux, ancien dirigeant de la SNCF et d’EDF, l’association « Equilibre des énergies » entend militer pour une utilisation intelligente de toutes les énergies au bénéfice des ménages.
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Clarifier, informer, proposer

Premiers travaux initiés par la jeune association : clarifier la situation technique, financière et réglementaire de l’utilisation de l’énergie dans le bâtiment. « Nous sommes bien sûr en phase avec les fondamentaux, comme par exemple la nécessité d’isoler mieux les bâtiments, mais pour le reste, nous constatons un grand désarroi à la fois chez les particuliers, qui ne savent plus à quel saint énergétique se vouer, et même chez les professionnels, qui sont en première ligne face à une réglementation instable et parfois incompréhensible » déplore Jean Bergougnoux. Les membres de l’association, par ailleurs provenant d’horizon divers (maitres d’ouvrages, industriels, et consommateurs), vont donc étudier, analyser, et comparer les différentes énergies à l’aune de critères plus pertinents, ou du moins plus complets d’après eux, que ceux des différentes réglementations. « Nous pourrons ensuite informer, et même former les acteurs de la filière, de l’industriel au client final. Nous pensons d’ailleurs nous appuyer sur les artisans qui pourront prendre le relais et apporter la bonne parole à leurs clients » s’enthousiasme Jean Bergougnoux.

La communication officielle d’Equilibre des énergies dévoile un objectif supplémentaire « Dialoguer et proposer pour apporter, dans l’esprit du Grenelle de l’environnement, sa contribution au débat et à la gouvernance énergétique ». L’association, dont EDF est l’un des membres fondateurs, se lancerait donc également dans le lobbying ? « Pas du tout ! Nous poursuivons un but social en luttant contre la précarité énergétique. Et cela nécessite de mettre tous les acteurs autour de la table, y compris les énergéticiens » se défend Jean Bergougnoux, ajoutant que tous les fournisseurs d’énergie vendent peu ou prou toutes les énergies.

Amender la référence à l’énergie primaire dans le DPE

Le premier combat de l’association n’en reste pas moins très favorable à notre électricien national, sans qu’il ne soit par ailleurs illégitime. « Il y a un vrai problème avec le DPE et les labels de basse consommation énergétique des bâtiments. Les limites sont exprimées en énergie primaire, ce qui pénalise les logements chauffés à l’électricité qui présentent pourtant souvent un couple investissement-coûts d’utilisation meilleur que les logements chauffés au gaz. De surcroît, leurs émissions de CO2 sont moindres. Qui pourra convaincre le propriétaire d’un tel logement que cette surpénalisation est juste parce qu’il consomme davantage « d’énergie primaire », concept qui lui est absolument étranger ? ». Cette réflexion pleine de bon sens est assortie d’une proposition plutôt séduisante : ajouter au calcul de l’énergie primaire un coefficient de correction basé sur les émissions de CO2. Reste à trouver l’énergie d’en convaincre les pouvoirs publics…

Energie primaire, secondaire et finale

Selon Wikipedia : « Une source d’énergie primaire est une forme d’énergie disponible dans la nature avant toute transformation. Si elle n’est pas utilisable directement, elle doit être transformée en une source d’énergie secondaire pour être mise en œuvre.  Dans l'industrie de l'énergie, on distingue la production d'énergie primaire, de son stockage et son transport sous la forme d'énergie secondaire, et de la consommation d'énergie finale. L’énergie secondaire est elle-même transformée en énergie finale au stade de l’utilisation. Ainsi l’énergie mécanique d’une chute d’eau, transformée en électricité puis transportée sous cette forme peut-elle produire chez l’utilisateur final de l’énergie électrique pour différentes utilisations (éclairage, froid, chauffage, ...). »

La réglementation utilise par convention l’énergie primaire pour fixer les normes des besoins énergétiques des bâtiments. Or, les pertes occasionnées par la transformation en énergie finale varient selon les types d’énergie. Par exemple, 1 kWh d’électricité française (donc de l’énergie finale) nécessite un peu plus de 2,5 kWh d’énergie primaire, provenant de différents modes de production (nucléaire, hydraulique, thermique, éolien etc..). Pour les hydrocarbures, les pertes sont inférieures à 10% (on peut donc considérer qu’1 kWh de gaz en énergie primaire correspond à plus de 0,9 kWh en énergie finale). C’est pourquoi la référence à l’énergie primaire dans la réglementation du bâtiment conduit à augmenter « artificiellement » la consommation des logements chauffés à l’électricité.

« Equilibre des énergies » en bref

Conditions d’adhésion : ouverte à toutes les association, entreprises, ou personnes physiques. Cotisation annuelle : gratuite pour les associations de consommateurs, en fonction du chiffre d’affaires lié à l’énergie pour les entreprises (soit 2000 à 3000 € en moyenne), 20 € pour les particuliers. Membres actuels : 6 associations, 4 fédérations ou syndicats professionnels, 7 industriels, 1 énergéticien, 1 banque. Site : http://www.equilibredesenergies.org/

Olivier Barrellier

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