Jusqu'à 70 % de logements énergivores dans les stations de ski, selon HelloWatt
La Loi Climat & Résilience va imposer des mesures contre les passoires thermiques, ce qui affectera les stations de ski où plus de la moitié des logements sont concernés et ne pourront plus être loués. En effet, selon la dernière étude HelloWatt, jusqu'à 70 % des logements dans certaines stations de ski seraient des passoires thermiques.
Initialement, les mesures contre les passoires thermiques étaient ciblées exclusivement sur les contrats de location résidentielle, laissant de côté les locations saisonnières ou touristiques. Cependant, cette approche soulevait des inquiétudes parmi les professionnels de l'immobilier, qui redoutaient une évasion des propriétaires vers des plateformes comme Airbnb pour contourner les exigences de rénovation énergétique.
La mauvaise qualité du bâti largement responsable ?
Face à ces préoccupations, Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, a annoncé, en octobre 2022, l'extension des restrictions à toutes les propriétés locatives, quel que soit leur type de location. Une décision qui vise à encourager les propriétaires à entreprendre les travaux de rénovation énergétique, nécessaires pour se conformer aux normes en vigueur.
Pour évaluer l'ampleur du problème, Hello Watt a analysé les données de l'Ademe concernant les Diagnostics de Performance Énergétique (DPE) réalisés après juillet 2021. Les résultats sont alarmants : des stations telles que Valfréjus affichent un taux de 70 % de passoires thermiques parmi leurs logements, suivies de près par Le Cirque du Lys (60 %) et Pra Loup (58 %).
Cette prévalence élevée de passoires thermiques dans les stations de ski françaises s'explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, la mauvaise qualité du bâti, principalement constitué de logements construits dans les années 1970-80, contribue à une inefficacité énergétique. « Ce n'est qu'en 1974 que la première réglementation thermique a été instaurée, établissant comme objectif une réduction de 25 % de la consommation énergétique des nouveaux bâtiments en restreignant les pertes de chaleur », note le rapport.
De plus, les conditions climatiques plus rigoureuses en altitude exigent un chauffage accru, ce qui impacte la performance énergétique des logements. Le caractère saisonnier de l'usage des logements de montagne ainsi que la taille souvent réduite des habitations sont également des éléments qui contribuent à ce constat inquiétant.
Marie Gérald
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