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INEF4 : l’institut qui veut accélérer la mutation de la filière construction

Publié le 08 juillet 2014

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Un modèle novateur de R&D collaborative en faveur de l’innovation dédiée à la construction et la réhabilitation durables a été officiellement lancé ce mardi 8 juillet : l'Institut pour la Transition Énergétique INEF4. Son action vise à générer et déployer massivement les meilleures pratiques en faveur des bâtiments durables. Les acteurs de la filière BTP trouveront ainsi un partenariat technique et financier pour mener des projets innovants de développement.
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Le plan de Transition Énergétique de la France va prochainement entrer dans sa phase législative. Il a notamment pour objectif de définir les moyens d’atteindre, d’ici 2050, le Facteur 4, soit la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments. Cet enjeu majeur implique d’ici 2020, la rénovation d’au moins 500 000 logements sur un parc de 33 millions d’unités. Il prend aussi en compte les 930 millions de m² de bâtiments tertiaires chauffés, souvent climatisés et très énergivores.

Ces chiffres démontrent que la réhabilitation énergétique au même titre que la construction durable représente un marché stratégique pour l’ensemble de la filière BTP. Les industriels du bâtiment doivent donc imaginer, développer et concevoir les innovations qui s’intégreront dans les ouvrages de demain. Un défi qui peut vite se transformer en complexité si le partage de connaissances et la synergie des moyens ne sont pas au rendez-vous. C’est dans ce contexte qu’est né l’Institut pour la Transition Energétique INEF4.

L'idée principale est d'associer les compétences multidisciplinaires de toute la chaîne de construction, qui doit se retrouver dans les projets collaboratifs. « C'est déjà une machine qui tourne avec une douzaine de projets engagés » précise Jacques Tortos, Directeur Général de Nobatek, opérateur de l’institut, pour assurer que ce projet est tourné vers le concret. « Nous sommes dans le faire, le fabriquer » insiste-t-il, tout en rappelant qu'à l'heure ou la France cherche à se réindustrialiser, elle manque d'ingénieurs, de personnes qui fabriquent. « On espère tout de même que l'institut deviendra un référent européen, comme tecnalia en Espagne ou du Fraunhofer-Gesellschaft en Allemagne, sans pour autant copier ces modèles » assure Jacques Tortos.

Un outil transversal

Basé sur le modèle du partenariat public/privé, INEF4 prévoit, à ce jour, d’engager 28 millions d’euros sur 5 ans, dont 7 millions du programme Investissements d’Avenir, un cofinancement de la région Aquitaine et au moins 14 millions attendus du secteur privé. « L’État investit au démarrage pour lancer l'Institut, mais nous devons créer un modèle économique autonome, qui doit générer du profit. Il va ainsi auditer l’Institut pour la Transition Énergétique tous les 3 ans pour voir si le modèle est viable » détaille Jacques Tortos. Le partage est donc la source de profit.

Le travail de recherche mutualisée crée une vraie chaîne de valeur entre INEF4 et un groupe d’entreprises (par exemple du maître d’ouvrage à l’entreprise industrielle) impliquée dans le co-développement d’innovations. Celles-ci concernent les projets pré-compétitifs en amont, porteurs potentiels de technologies de rupture et les projets pré-compétitifs en aval plus proches du marché, réalisés en partenariat avec les entreprises (Voir le schéma du modèle économique). « Comme projet Aval, par exemple, il y a le projet Terreha qui est axé sur la recherche de solutions pour une réhabilitation massive des bâtiments tertiaires en site occupé. En amont, le projet intitulé Qualitairbat, qui a démarré en début d'année, est consacré à la qualité de l’air, notamment sur sa prédiction en phase de conception » détaille Philippe Lagiere, responsable scientifique de l'INEF4 et de Nobatek.

De nombreux acteurs ont aujourd’hui rejoint INEF4 élargissant ainsi les compétences : des industriels (GDF Suez, EDF R&D, VINCI Construction…), des maîtres d’ouvrages (LogiRep, CILOGIS…) et des établissements académiques/technologiques français et européens (ENSAM, UPPA, École d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, École des Mines d’Alès, Tecnalia et Ascamm en Espagne, Building Research Establishment et University College London Energy Institute au Royaume-Uni, Passivhaus Institut en Allemagne…). Véritable outil transversal, l'INEF4 espère accélérer et lever les verrous essentiels pour la conception et la mise en application d’innovations dans la construction, « surtout que le monde industriel est très demandeur, notamment dans la rénovation », assure Jacques Tortos.

Bruno Poulard

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