Habitat sain : Velux livre son baromètre 2022
Fin mai, le fabricant de fenêtre de toit Velux publiait son baromètre de l’Habitat Sain 2022.
Premier chiffre-clé : 8 personnes sur 10 en Europe et Amérique du Nord ignorent que l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur. À l’échelle européenne, 1 sur 3 sont exposés à un risque lié à l’environnement intérieur, tandis que 15 % des Européens vivent dans des conditions de logement dégradées. 50 millions de foyers dans l'Union européenne subissent la précarité énergétique, certains étant incapables de chauffer leur logement en hiver.
D’autant que la moitié des Européens ne disposent pas du niveau d'épargne suffisant pour maintenir leur confort habituel au-delà de trois mois. Le taux de surcharge des coûts du logement – qui démarre à plus de 40 % du revenu total disponible – atteignait sur la zone géographique les 9,4 %. Et ce avant même le déclenchement de la crise Covid-19. La situation pourrait bien s'enliser face à la hausse des prix de l’énergie, aggravée par la guerre en Ukraine
Un tiers des Français exposés aux risques liés à l’environnement intérieur
La portion de Français exposés à ces risques de pollution intérieure, elle, descend à 31,5 % de la population, selon le baromètre 2022 de l’Habitat Sain par Velux.
Parmi les problèmes de qualité de l’air intérieur relevés en France dans l’étude, on note d’abord le bruit excessif. 17 % de la population est concernée par les bruits du voisinage ou de la rue, à l’origine de troubles du sommeil. 11 % des Français vivent dans des logements touchés par des fuites de toit, de l’humidité aux murs, sols et fondations, voire des fenêtres et sols attaqués par la pourriture. Conséquences potentielles pour les occupants : de l’asthme et autres problèmes respiratoires.
Vient après le manque de lumière naturelle, dont se plaignent 7 % des Français répondants au baromètre Velux, ce qui peut entrainer une dépression et des troubles du sommeil. Le froid excessif, n’arrive qu’à la quatrième place des risques identifiés par le panel (6 %), provoquant des maladies cardiovasculaires et respiratoires.
« Les Français exposés aux quatre risques liés à l’environnement intérieur sont quatre fois plus susceptibles de se déclarer en mauvaise santé que les personnes vivant dans des logements sains », commente ainsi Velux dans son baromètre.
La rénovation, levier pour la santé et l’efficacité énergétique dans le bâtiment
En tant que marque réputée de la menuiserie, Velux n’a pas manqué d'évoquer la qualité de l’air intérieur comme facteur de confort dans l’habitat : « Dans la mesure où une personne inhale 15 000 litres d'air par jour en moyenne, la fréquentation d’espaces bondés et insuffisamment ventilés est devenue un risque sanitaire très concret pendant la pandémie ». « Au début de la pandémie, une attention considérable avait été accordée à la transmission du virus à partir de surfaces infectées. Or, aujourd'hui, nous savons que cette dernière présente un risque nettement moindre que la transmission du virus par voie aérienne », abonde Velux.
Que ce soit dans les bureaux, ERP ou logements – où le télétravail s’est d'ailleurs considérablement déployé en France durant la crise -, prendre en compte la QAI dans le bien-être de l’occupant est devenu nécessaire.
Velux valorise notamment dans son étude l’aération pour renouveler l’air, ce qui « augmente la dilution des agents pathogènes présents dans l’air et permet un renouvellement rapide de ce dernier ». Toutefois, la marque de fenêtre ne néglige pas la constance du débit offerte par les systèmes de ventilation, par exemple.
Son baromètre souligne l’urgence d’améliorer le l'air intérieur des bâtiments, notamment par le biais de la rénovation. Un levier encouragé tant en France via France Rénov’ qu’en Europe avec la Renovation Wave, pour optimiser la santé, le bien-être et la productivité tout en permettant des économies. Pour preuve, selon les estimations du baromètre 2022 de Velux, 96,7 milliards d’euros d’avantages économiques seraient dégagés d’ici 2050 grâce à cette démarche. En particulier dans les bureaux, concentrant les deux tiers des potentielles économies.
Sans compter le bond dans l’efficacité énergétique du parc immobilier de la France et de ses voisins européens. Peut-être que Velux et le secteur de la menuiserie pourront tirer leur épingle du jeu, l'isolation des fenêtres étant considérée comme un des piliers importants de la rénovation performante. Rénovation performante elle-même de plus en plus soutenue face au retour de flamme inflationniste provoqué par la guerre en Ukraine.
Les professionnels des menuiseries et de la baie semblent avoir bien appréhendé la question via MaPrimeRénov’. Toutefois, d’après notre entretien avec le groupement Actibaie en février dernier, des « discussions sont en cours » pour étendre l’aide aux stores et volets, autres axes importants d'amélioration du confort d'été.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock