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En 2017, les émissions mondiales de CO2 issues des énergies fossiles ont grimpé

Publié le 13 novembre 2017

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Selon une étude publiée ce lundi en marge de la COP23, les émissions mondiales de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles devraient croître de 2% cette année par rapport à 2016 et atteindre un record de 36,8 milliards de tonnes, après trois années de quasi stabilité. Le bilan, réalisé par le Global Carbon Project, souligne l’importance d’agir « plus fortement » pour la planète et d'oublier toute « autosatisfaction ».
En 2017, les émissions mondiales de CO2 issues des énergies fossiles ont grimpé - Batiweb
Le 12e bilan annuel du Global Carbon Project révèle que les émissions mondiales de CO2 liées à l’industrie et à la combustion d’énergies fossiles sont reparties à la hausse en 2017, après trois ans de stabilité.

Evoquée lors de la COP23 actuellement organisée à Bonn (Allemagne) sous présidence des Fidji, l’étude révèle que ces émissions devraient croître de 2% cette année par rapport à 2016 (entre 0,8% et 2,9%) et atteindre un record de 36,8 milliards de tonnes, après des années 2014 à 2016 quasiment stables.

« Le monde n'a donc pas atteint son pic d'émissions », notent les auteurs de l'étude, publiée dans les journaux Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data. « Cela montre qu'il faut agir plus fortement. Il faut oublier toute autosatisfaction ».

« C'est une grande déception », souligne une des auteurs, Corinne Le Quéré, de l'université britannique d'East Anglia. « Avec 41 milliards de tonnes de CO2 émis estimés pour 2017, on risque de manquer de temps pour garder la température sous 2°C, et a fortiori 1,5°C », objectif fixé par l'accord de Paris adopté fin 2015 contre le réchauffement climatique. Pour ce faire, « il faudrait que les émissions atteignent leur pic ces prochaines années et diminuent ensuite rapidement », rappelle-t-elle.

Des émissions en hausse dans 101 pays

La Chine, les Etats-Unis et l’Inde sont les trois plus gros émetteurs de CO2. La Chine génère à elle seule 28% de ces gaz à effet de serre. En cause, un boom de la production industrielle et une production hydro-électrique diminuée par des épisodes de sécheresse.

Si aux Etats-Unis, les émissions avaient baissé de – 1,2% en 2016, cette baisse ne devrait pas aller au-delà de 0,4% cette année. De plus, du fait de la cherté du gaz naturel, la consommation de charbon devrait augmenter de + 0,5%.

En Inde, la hausse des émissions devrait atteindre + 2% en 2017, une situation temporaire selon les chercheurs. Quant à l’Union européenne, ses émissions reculent moins vite que la décennie précédente (-0,2%). L’UE, dans son ensemble, se classe en 3e position.

A noter tout de même qu'entre 2007 et 2016, 22 pays ont enregistré une baisse de leurs émissions malgré la croissance économique. En revanche, elles ont cru dans 101 pays. Les énergies renouvelables se développent de manière remarquable (+14% par an ces 5 dernières années), mais il faudra « quelques années pour qu'elles aient un impact significatif sur les émissions mondiales de CO2 ».

Défendre les objectifs de l’Accord de Paris

La communauté internationale, réunie à la COP23, tente de s'accorder sur les moyens de mettre en oeuvre l'Accord de Paris, notamment pour renforcer les engagements nationaux.

Dans un discours prononcé ce lundi, Inia Seruiratu, ministre fidjien de l’agriculture et « Champion de haut niveau pour le climat », a rappelé l’importance du « travailler ensemble ».

Chaque pays doit mettre l’accent sur l’action climatique pour mener à une « véritable transformation ». D’un monde à forte émission en carbone, l’objectif est d’atteindre une économie « zéro carbone ». Chaque communauté doit développer « sa capacité à faire face et à relever les défis du changement climatique. Les actions menées doivent répondre aux principes de durabilité », a-t-il précisé.

Le Premier ministre fidjien, et président de la COP23, Frank Bainimarama, a lui lancé un « appel au monde » pour « qu’il maintienne le cap fixé à Paris ». Il a invité les gouvernements à faire participer le secteur privé, les associations et les citoyens dans la mise en place de plans nationaux pour l’action climatique. Les gouvernement « ne peuvent à eux seuls résoudre le problème » du dérèglement climatique, a-t-il dit.

Estimant que de nombreux politiques font preuve de passivité au lieu d’agir, il a demandé à la « grande coalition » de l’accompagner dans une mission de formation / information. « Il s’agit de diriger et être les agents principaux du changement. Nous devons utiliser notre autorité pour mener le débat sur la façon dont nous allons procéder pour transformer la société dans l’intérêt de ceux que nous représentons », a-t-il conclu.

R.C (Avec AFP)
Photo de une : ©Fotolia

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