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Éclairage : 80 millions de tubes fluorescents devront être remplacés par des solutions LED

Publié le 03 août 2023

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Alors que les lampes fluorescentes compactes sont interdites de mise sur le marché européen depuis le 25 février dernier, cette interdiction s’étendra aux tubes fluorescents à compter du 25 août. 80 millions de tubes fluorescents devront ainsi être remplacés par d'autres luminaires dans les années à venir, et notamment par des solutions LED, permettant de diviser par 3 les consommations d’énergie. Les explications de Pierre-Yves Monleau, directeur marketing de Ledvance France.
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Pouvez-vous nous faire un rappel réglementaire sur l’interdiction de mise sur le marché européen des tubes fluorescents ?

 

Pierre-Yves Monleau : Le tube fluorescent est une innovation technologique des années 1920, qu’on appelle souvent « néon » dans le langage courant, mais qui ne contient pas de néon. On les retrouve notamment dans des immeubles de bureaux, des écoles, pas mal d’industries, et de lieux de stockage. 

Ces tubes fluorescents sont amenés à être « interdits de mise sur le marché européen » à compter du 25 août 2023. L’interdiction de mise sur le marché est un outil souvent utilisé par la réglementation européenne pour bannir des produits ou des technologies, en laissant un peu de souplesse au marché. Donc si on en a au-dessus de sa tête, on n’est pas obligé de les enlever au 26 août, mais on peut les garder jusqu’à ce qu’ils s’éteignent. Si un magasin en a en stock, il n’est pas obligé de les jeter. Il peut continuer à les vendre jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de stock.

L’interdiction de mise sur le marché, c’est le fait de ne plus fabriquer et de ne plus importer en Europe, et d’assécher la filière.

Compte tenu de la durée de vie moyenne des tubes fluorescents et de ses différents usages (industrie, tertiaire, etc.), on estime qu'il faudra 4 à 6 ans au marché français pour remplacer la très grande majorité du parc existant.

Il y a vraiment une information marché à faire, parce qu’on parle d’un parc existant de 80 millions d’unités. En éclairage, c’est le produit le plus vendu en volume. On en vendait 20 millions en France il y a 10 ans.

 

Par quoi vont-être remplacés ces tubes fluorescents ?

 

Pierre-Yves Monleau : Il y a pas mal de solutions de remplacement. Il y a notamment le remplacement de la source, c’est-à-dire du tube fluorescent par un tube LED. C’est une solution qui permet de ne pas jeter le luminaire existant, donc on va éviter des déchets.Pour le tube LED, on a une durée de vie plus longue, allant de 30 000 à 100 000 heures, selon les modèles.

Il y a 3 étapes pour faire des économies d’énergie : la première, c’est de remplacer l’existant par de la LED, la deuxième, c’est de rajouter une détection de présence, et la troisième, c’est la gradation par rapport à la lumière du jour.

Il est plus que recommandé de faire une étude d'éclairage, afin d’assurer des bons niveaux d’éclairement, tout en optimisant les économies d’énergie. Il est par exemple fréquent que l’on se rende compte, lors de l’étude, qu’il est possible de réduire le nombre de luminaires, donc c’est aussi un facteur d’économies d’énergie. Une étude d’éclairage peut se faire avec le logiciel DIALux, qui va permettre de déterminer l’emplacement parfait du luminaire et la quantité, pour apporter la lumière nécessaire sur le lieu de travail. Par exemple, pour un bureau, la norme EN 12464-1 institue un éclairage de 500 lux.

 

Le remplacement de ces tubes fluorescents par des tubes LED va permettre combien d’économies d’énergie ?

 

Pierre-Yves Monleau : Un luminaire classique d’1m50 contenant un tube fluorescent T8 58W consomme environ 65W, avec les pertes liées au ballast ferromagnétique. Si le luminaire est en bon état, on peut remplacer le tube fluorescent existant par un tube LED d’environ 20 watts, donc on va diviser par plus de 3 la consommation.

 

Comment ces tubes fluorescents vont-ils être recyclés ?

 

Pierre-Yves Monleau : C’est obligatoire depuis des années de collecter et de recycler les tubes fluorescents. En 2005, l’Europe a publié la directive « déchets d’équipements électriques et électroniques ». Dans ce cadre-là, les filières ont dû se monter de manière un peu plus officielle et professionnelle. Nous avons l’éco-organisme « Ecosystem », qui s’occupe de la collecte et du recyclage des produits électriques et électroniques, et notamment des lampes et tubes fluorescents. Depuis 2005, il a déployé des dizaines de milliers de bacs de collecte. Nous avons la chance d’avoir une filière assez mature sur le recyclage de ces produits-là. Pour les tubes fluorescents, on est à 97 ou 98 % de taux de recyclage

Pour cela, le consommateur paie une éco-participation, qui est de 13 centimes pour les sources traditionnelles, et de 10 centimes pour les sources LED

La seule chose, c’est qu’il faut que les produits en fin de vie suivent bien la filière. Je vois encore trop souvent des tubes fluorescents cassés dans une poubelle publique ou dans la rue, à même le sol. Ces produits contiennent un peu de mercure, à des quantités infimes, mais il faut éviter d’en mettre ailleurs que dans les filières de recyclage. En plus les culots sont en aluminium, donc c’est quelque chose que l’on recycle très facilement.

 

Est-ce que vous pensez que les filières française et européenne vont parvenir à produire suffisamment de tubes LED pour remplacer ce parc fluorescent ?

 

Pierre-Yves Monleau : Il ne faut pas affoler les gens, mais si l’on veut remplacer tous les tubes fluorescent par des tubes LED en peu de temps, non, on n’y arrivera pas. Ce ne serait pas souhaitable d’un point de vue environnemental de toute façon, puisque chaque installation existante, en fonction de son âge, de l’application considérée, etc., présente une solution optimale. Pour l’une, ce sera le remplacement des tubes fluorescents par des tubes LED, car les luminaires existants sont en bon état par exemple ; pour une autre, le remplacement de l’installation dans son ensemble présentera le meilleur retour sur investissement et permettra d’assurer le bon respect des règles d’éclairagisme.

Quand on sait qu’il y a des délais d’approvisionnement de 4 mois depuis la Chine, que les chaîne de production ont des capacités qui ne sont pas extensibles à outrance, et que le stock coûte cher, combinant tout cela, il est possible qu’il y ait des tensions à certains moments sur l’approvisionnement du marché.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur le lancement de Ledvance dans le photovoltaïque ? À qui s’adresse-t-il ?

 

Pierre-Yves Monleau : C’est une activité qui est lancée au niveau mondial, et qui est active dans plusieurs pays déjà, notamment en Europe de l’Est depuis fin 2022, en Italie, en Espagne, et au Portugal plus récemment. En France, nous prévoyons d’être prêts fin 2023, après avoir validé certaines certifications propres au marché français.

On propose une offre complète qui va des panneaux photovoltaïques aux batteries, en passant par les onduleurs.

Elle s’adresse principalement au monde résidentiel et au petit tertiaire ou commercial, jusqu’à 100 kW. 

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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